L’ALCOOL au cinéma: Un mauvais film pour les jeunes – BMJ Open

Publié le 04 mars 2012 par Santelog @santelog

Les jeunes adolescents qui regardent beaucoup de films mettant l'alcool « en scène », ont deux fois plus de risque de commencer à boire régulièrement puis de manière excessive, selon cette étude de cohorte d'adolescents américains, menéepar l'Université d'Oregon (USA) publiée en ligne le 20 février sur BMJ Open. La question posée ici ? Celle du placement de produits du tabac ou de l'alcool dans les films, des images qui font ensuite le tour du monde.


L'étude, menée par sondage téléphonique anonyme, a étudié durant 2 ans, l'association entre les expositions aux images de consommation d'alcool par l'intermédiaire des médias, les autres facteurs familiaux et la consommation d'alcool chez 6.522 adolescents, âgés de 10 à 14 ans à l'inclusion.


L'âge de l'initiation et de la progression vers une consommation excessive d'alcool ont été évalués. Les facteurs étudiés étaient l'exposition à une situation de consommation via un film, la possession d'alcool, les caractéristiques de consommation de la famille et la disponibilité d'alcool à la maison. D'autres facteurs comme les critères sociodémographiques, les habitudes de consommation des camarades et les facteurs de personnalité ont été également pris en compte.


·   Au cours de la période d'étude, soit 2 années, la prévalence de la première consommation et de la « pratique » du binge drinking est passée respectivement de 11% à 25% et de 4% à 13%.


·   L'exposition moyenne des jeunes à des scènes « d'alcool » via une sélection de 532 films a été estimée à 4,5 heures au total, au départ de l'étude, et jusqu'à 8 heures pour certains jeunes.


·   à l'issue de l'étude, 11% des participants possédaient des produits, T-shirts, casquette… avec le nom d'une marque d'alcool.


·   La consommation d'alcool des parents a été rapportée par 23% des ados,


·   29% avaient accès à de l'alcool à la maison.


·   La consommation d'alcool par les copains, l'exposition aux scènes d'alcool via des films, la possession d'objets ou de vêtements avec marques d'alcool, l'âge et l'esprit de rébellion ont été associés tant à la première consommation qu'à la progression vers une consommation excessive d'alcool.


·   Alors que les caractéristiques de la famille sont associées à l'initiation de la consommation d'alcool, elles ne le sont pas à la progression.


 Et le cinéma ?


·   Le ratio de risque pour l'initiation de la consommation, avec une exposition élevée via des films, vs pas d'exposition s'élève à 2.13 (IC 95% 1,76 à 2,57)


·   Le ratio de risque pour une progression vers une consommation excessive, avec une exposition élevée via des films, s'élève à 1,63 (1.20 à 2.21).


Des résultats qui suggèrent que des interventions axées sur la famille auraient un impact plus important pour limiter la consommation excessive d'alcool chez les jeunes. Une meilleure réglementation de l'apparition de l'alcool dans les médias et de sa commercialisation pourrait également contribuer à prévenir l'initiation et la progression. C'est la question du placement de produits tels que ceux du tabac ou de l'alcool dans les films…Mais on ne peut certainement pas priver les jeunes de cinéma…


Les images dans les films hollywoodiens commencent dans une région pour se propager ensuite dans le monde entier, où elles peuvent influer sur les comportements des adolescents, concluent les auteurs.


Source:BMJ Open2012;2:e000543 doi:10.1136/bmjopen-2011-000543Comparing media and family predictors of alcohol use: a cohort study of US adolescents(Visuel Gaumont.fr)


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