Les Naufragés d'Ythaq, T3 : Le Soupir des Etoiles - Christophe Arleston & Adrien Floch

Par Belzaran


Titre : Les Naufragés d'Ythaq, T3 : Le Soupir des Étoiles
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Adrien Floch
Parution : Juin 2006


« Le soupir des étoiles » est le troisième tome de « Les naufragés d’Ythaq ». Cet album date de juin deux mille six. Edité chez Soleil, il est d’un format classique. Son prix avoisine les quatorze euros. Son scénariste est célèbre dans l’univers de la fantasy grand public. En effet, Christophe Arleston possède dans sa bibliographie de séries à succès telles que « Lanfeust de Troy », « Les maitres cartographes » ou encore « Les forêts d’Opale ». Pour le projet que traite cette critique, il s’est associé à Adrien Floch. Ce dernier est également le dessinateur de « Slhoka ». La couverture nous présente Granite, l’héroïne, dans une position volontaire et guerrière. Au second plan, un curieux vaisseau voilé navigue dans les cieux. 

Avant d’entrer de plein pied spécifiquement dans l’histoire de ce troisième tome, je vais présenter succinctement la série aux personnes qui n’auraient pas lue les critiques concernant les albums précédents. La quatrième de couverture la décrit avec les mots suivants : « Un luxueux vaisseau de croisière s’écrase sur Ythaq, une planète qui, curieusement, n’est répertoriée nulle part. Parmi les survivants, une jeune et intrépide astro-navigatrice, un technicien poète et une belle passagère. Traqués par d’impitoyables mercenaires, ils vont découvrir un monde médiéval où cohabitent peuples et espèces aux coutumes surprenantes. Mais les naufragés sont-ils là par hasard ? Quel terrible secret se cache derrière les ors et les pourpres des palais d’Ythaq ? »

On retrouve donc une trame assez simple. On découvre un petit groupe de personnes perdus dans un monde qu’ils ne connaissent pas. Leur objectif est élémentaire : trouver un moyen de rentrer à la maison. Il va sans dire que cette issue ne sera pas évidente. Dans le tome précédent, il apparaissait que leur vaisseau n’était pas le premier du genre à s’écraser sur cette planète. Cela donnait une autre perspective à leur destin. De plus, l’héroïne voyait un pouvoir se développer : celui de maitriser le feu. Notre lecture s’était conclue en voyant nos héros retrouver une partie de l’équipage puis s’enfuir de la prison dans laquelle on les avait jeté. 

Le premier attrait de l’histoire réside dans la quête primaire de nos héros consistant à trouver une manière de fuir. On espère donc voir leur situation sur Ythaq évoluer ou tout du moins s’éclaircir. Sur ce plan-là « Le soupir des étoiles » est décevant. Il n’y a pas de révolution, loin s’en faut, quant à leurs états. Pendant quasiment tout l’album, on les suit errer dans le ciel poursuivis par des méchants. Puis une fois posée, il se voit confier comme mission de trouver une capsule. Tout cela pour remplir une cinquantaine de pages est un petit peu léger. C’est d’ailleurs le principal risque qui gangrène beaucoup des séries de ce type. En effet, trop souvent la trame principale est négligée au profit d’aventures secondaires. Cela a pour intérêt de prolonger la durée de vie de la saga et cela rend les tomes plus indépendants et offre donc une plus grande liberté scénaristique. Je trouve toujours cela dommage en tant que lecteur. 

Néanmoins, ce manque se compense partiellement par l’intérêt que peut susciter les aventures des héros. On assiste à une fuite. On se questionne donc de savoir si le méchant va attraper sa proie. Assez élémentaire comme intrigue mais cela ne l’empêche de nous intéresser. Au tiers de l’histoire, la poursuite s’arrête quand le vaisseau aérien des héros décide de s’arrêter et descendre au sol. A partir de ce moment, nait une quête secondaire qui consiste à trouver un objet amené à offrir des révélations qui hélas n’arriveront pas dans cet album. C’est bien dommage. Cela aurait offert une deuxième partie plus dense et un petit peu moins diluée. 

Par contre, ce qui ne cesse jamais réellement d’avancer au fur et à mesure de la parution des épisodes, c’est la découverte de ce monde inconnu. Le tome précédent nous avait présenté quelque peu la construction politique de l’ensemble. Dans «  Le soupir des étoiles », certains personnages semblent prendre une place importante et voit leur statut devenir moins flou. De plus, le pouvoir de Granite trouve des « cousins ». Bref, la toile d’araignée qui compose la vie sur Ythaq se tisse de plus en plus loin et de plus en plus densément. 

Dans cet album, vous l’aurez compris, le scénario m’a quelque peu déçu. Heureusement, les personnages ont gardé leur sympathie, leur enthousiasme et leur piment. Cela m’a permis néanmoins de passer un moment agréable durant lequel je ne me suis jamais ennuyé. J’ai pris énormément de plaisir à retrouver ses personnages pour lesquels j’ai beaucoup d’empathie. On leur souhaite plein de bonnes choses. Le ton léger fait qu’ils nous font rire. Chacun apporte sa part unique à la bonne humeur qui se dégage de l’ouvrage. Cette atmosphère résulte aussi de dessins très expressifs et dynamiques mis en valeur par des couleurs vives et simples. 

En conclusion, « Le soleil des soupirs » est, à mes yeux, le plus faible des trois premiers tomes de la série. Je trouve qu’il n’apporte pas grand-chose à l’intrigue et c’est quand même décevant. Par contre, la sympathie générée par les personnages fait qu’on garde un certain optimisme à se plonger dans la lecture de l’épisode suivant « L’ombre de Khengis ». En espérant secrètement et intensément que le scénario retrouvera de l’énergie. Mais cela est une autre histoire…

par Eric the Tiger

Note : 11/20