Sans relancer le débat sur la différence de qualité entre les pubs pour les grandes causes en Fr vs UK, il faut bien avouer que cette publicité du U.K.’s Home Office est particulièrement intéressante dans son approche. Un spot violent et à la fois plein d’empathie comme on en voit rarement.
Il s’attaque à un double problème d’alcool et de viol partant du principe que de nombreux actes sexuels violents ne sont pas commis par des « violeurs en tant que tel » mais par des comportements déviant hors de toute raison.
À noter que l’agence et l’association parlent d’acte de violence sexuelle plus que de viol puisqu’il s’agit d’un couple d’adolescents. Il faut savoir qu’en Angleterre, 33% des filles de 16 ans ont connu un acte sexuel avec une forme violence de la part de leur petit ami…
Mais revenons au spot. Toute la force de l’axe stratégique c’est de prendre en considération que de nombreux actes sexuels violents, commis sous l’effet de substances, sont de la nature de la pulsion. Ils résultent de l’effet désinhibant et des changements de personnalité que provoque l’alcool (ou les acides).
Pour autant, ces comportement, dans un état de “raison”, ne se produiraient pas chez ce type de personnes. En d’autres termes, ces “jeunes” sont en capacité d’auto juger leurs actes.
Toute l’intelligence de cet angle est de ne pas porter de jugement mais de responsabiliser la cible, ici les ados, pariant sur leur aptitude à discerner le bien et le mal (pour être caricatural). La séparation entre pulsion et raison parlera à tout le monde tant nous connaissons tous [NDRL : prononcer tousse] les comportements déviant (sans aller jusqu’à cet extrême) difficiles à (s’)expliquer le lendemain venu. (Le fameux « tu t’es vu quand t’as bu » français..)
Une idée qui soulève les bonnes questions et nous invite à réfléchir à nos actes, leurs conséquences et leurs causes.
Un spot destiné à faire prendre conscience des risques pour mieux les prévenir. Prévenir, sensibiliser… SI l’intention est bonne et l’idée également, on espère que la prise de conscience (seul réel levier sur lequel la publicité peut intervenir dans ce genre de sujet) suffira à faire diminuer les actes sexuels violents.
Pour autant, comme pour les spots de la Sécurité Routière, on se dit parfois que toute cette belle rhétorique sera bien vite oubliée dès le second gramme d’alcool entamé. Espérons, que dans certains cas, le matraquage publicitaire puisse être vertueux !
PS : À noter l’excellente réalisation, comme savent si bien le faire les agences anglo-saxonne, qui, a elle seule, réussis à installer un malaise palpable…
Source : AdFreak