dehors, dedans, la plus belle basilique que je connaisse : Saint-Sernin

Publié le 11 mars 2012 par Mpbernet

Chaque fois que je reviens à Toulouse, je me replonge dans l'atmosphère toute particulière de Saint-Sernin, la plus grande - dit-on - église romane d'EUROPE. Une visite d'autant plus facile que nous avons nos habitudes à l'hôtel du même nom, dont les chambres donnent directement sur le chevet magnifique de l'édifice. Ainsi, à toutes les heures du jour et de la nuit, admirons-nous cette merveille de briques et de marbre, consacrée à Saint Saturnin, premier évêque de la cité, martyrisé en ces lieux en l'an 250.

Passant devant le Capitole, temple recelant les plus importantes divinités de l'empire, Saturnin refusa de sacrifier aux dieux, contrevenant ainsi à l'édit de l'empereur Dèce. Attaché par les pieds au taureau voué au sacrifice, son corps démantelé et sans vie échoua quelques centaines de mètres plus au nord, après avoir parcouru ce qui est aujourd'hui la rue du Thaur. il fut enseveli sur place par deux âmes charitables, et oublié. Bien plus tard, son cercueil fut découvert et une petite basilique édifiée au IVè siècle au-dessus de sa sépulture, attirant nombre de pélerins désirant aussi se faire ensevelir au plus près du tombeau du saint. Au Vème siècle, les évêques Silve et Exupère décidèrent la construction d'une église en marbre, qui devînt elle aussi rapidement trop petite.

La basilique actuelle, débarrassée des bâtiments conventuels, apparaît au centre d'une place ovale, dans toute sa splendeur. On ne se lasse pas d'en faire le tour, du dehors comme à l'intérieur. Eglise de pélerinage sur le chemin de Compostelle, sommet de l'art roman, emblème incontournable de Toulouse, l'édifice fut construit entre 1070 et 1120, et consacré en 1096 par le Pape Urbain II en tournée de prêche en faveur de la première croisade.

Il faut voir son immense nef, ses 260 châpiteaux, sa crypte où repose Saint Saturnin, le portail sud aux sculptures d'un blanc éclatant, précédé par un porche de style Renaissance récemment restauré, les fresques, l'autel d'origine sculpté par Bernard Guildin ... entendre ses orgues dans le recueillement d'une matinée d'hiver ensoleillée mais fraîche et surtout détailler les dentelures du clocher couronnant la croisée du transept, une merveille d'élégance nulle part égalée.

Quelques instants de grâce. Pour moi, une visite rituelle.

Et quelques photos prises à la volée, en un court diaporama (en haut à droite).