Boca Juniors-Independiente, un match au scénario incroyable

Publié le 12 mars 2012 par Rene Lanouille

Avec une équipe de Boca hermétique et invaincu depuis 33 matchs de championnat et des joueurs d’independiente la tête dans le sceau et bon dernier de la Liga Argentina, il ne devait pas y avoir photo. Les coéquipiers de Riquelme devaient logiquement s’imposer sur leur terrain de la bombonera et conserver la tête du championnat. Mais la logique n’était pas au rendez-vous de cette rencontre de football au scénario incroyable, du début jusqu’à la dernière seconde des arrêts de jeu.

Tout démarra par un véritable coup de théâtre puisque dès la 1ère minute de jeu, les rouges d’Independiente frappaient les premiers avec un but opportuniste de Patricio Vidal. On se dit alors que, pour une fois, les joueurs de Boca vont devoir faire le jeu et sortir de leur schéma classique d’un jeu de contre-attaque. Sauf que les joueurs de José César Falcioni avaient dans les pattes la rencontre de Copa Libertadores perdue en semaine à domicile contre les brésiliens de Fluminense. Les jambes des défenseurs de Boca sont lourdes, y compris celles du vieux Schiavi (39 ans) et le public de la bombonera n’a pas le temps de digérer le premier but que Osmar Ferreyra double la mise pour les derniers du championnat.

A 2-0 contre eux, les bleus et jaunes jouent leur vâ-tout. Dès la 12ème minute, sur une montée de Schiavi, le défenseur Roncaglia, isolé au premier poteau, réduit le score pour Boca. On n’a pas terminé le premier quart d’heure que 3 buts ont déjà été inscrits dans un match complètement fou où les deux équipes semblent couper en deux. Boca pousse pour égaliser mais, à la 33ème minute, sur un contre rondement mené, Ernesto Farias, l’avant-centre d’Independiente, redonne 2 buts d’avance.

On pense alors que la 1ère mi-temps va se terminer sur ce déficit de deux buts pour Boca mais dans les arrêts de jeu, une reprise de Riquelme dans la surface de réparation adverse, permet à Boca d’y croire à nouveau (2-3). En seconde période, Boca joue la gagne avec la rentrée de Chavez pour donner davantage de rythme au milieu de terrain. Chaque coup-franc de Riquelme donne une opportunité à Boca d’égaliser mais le maestro argentin manque de réussite pour 3 fois rien. C’est néanmoins grâce à l’un de ses coup-francs magiques que le gardien d’Independiente, le jeune Diego Rodríguez, se troue complètement. Encore une fois, Ronacaglia a bien suivi et égalise dans un stade en fusion (51ème minute).

Il n’y a plus qu’une seule équipe sur le terrain tant Boca a la possession de la balle et rate plusieurs occasions de but par un Santiago Silva bien maladroit et qui ne fait pas oublier Palermo. Independiente souffre en défense et est au bord de la rupture après la sortie sur blessure de son capitaine et ancien joueur du Barça, Gabriel Milito. Boca domine outrageusement et sur une action d’école menée encore une fois par l’intenable Riquelme, Chavez déborde et centre de la gauche pour la tête à bout portante de Ledesma (74ème). 4-3 pour Boca, le public est aux anges après ce come-back exceptionnel.

On croit avoir tout vu et on se dit que Boca va peut-être même inscrire un 5ème but sur un nouveau tir contré de Riquelme. Il reste à peine une minute à jouer et Boca concède un coup-franc idiot à 30 mètres de ses buts pendant que Falcioni grille cigarette sur cigarette sur son banc. L’entraîneur de Boca est nerveux et il a raison : le coup de pied arrêté est mal dégagé par la défense et l’opportuniste Farias, un ancien de River Plate, inscrit un but rageur de la tête.

4-4, on pense que c’est fini malgré une énième occasion où Silva se jette seul face au but mais manque le but de la victoire. Il reste 10 secondes dans les arrêts de jeu quand Farias marque un but d’anthologie. Il met dans le vent un Schiavi à bout de souffle, se présente seul devant Orion, le portier de Boca, qu’il lobe astucieusement pour le but de la victoire. Les supporters de Boca sont en deuil et quittent le stade en silence. Du côté des fans d’Independiente, c’est le début d’une folle nuit pour célébrer une rencontre qui restera gravé dans nos mémoires…






René Lanouille