[DEPECHE] Croisement des courbes : le camp présidentiel annonce de « nouvelles surprises »

Publié le 13 mars 2012 par Variae

PARIS, FRANCE. Une euphorie maîtrisée règne aujourd’hui dans le camp présidentiel, suite à la parution d’un sondage plaçant pour la première fois Nicolas Sarkozy devant François Hollande pour les intentions de vote du premier tour de la présidentielle. Militants et responsables, fidèles à la consigne de sobriété qui leur a été passée après une longue nuit de réjouissances, insistent sur « le chemin » qui reste à parcourir même si « la supercherie Hollande, de toute évidence » est en train « de s’écrouler ».

Un nuit qui restera gravée dans leurs souvenirs. Amaury, 20 ans, s’émerveille de « la longueur de la farandole » qui s’est formée au siège du parti présidentiel, même s’il regrette que les langues de belle-mère et les cotillons « n’aient pas été de fabrication française ». « Voir un ministre s’engager dans une danse des canards parfaitement exécutée, avec son slip sur la tête », c’est un moment « magique » qui « donne tout son sens à un engagement militant », souffle-t-il, la voix cassée par son trop court sommeil. Roxanne, 25 ans et porte-parole du mouvement citoyen « Les fiscalistes avec Sarkozy », insiste quant à elle sur la nécessité de « faire profil bas » dans une période « où tant de Français soufrent ». « Nous avons passé la consigne à tous nos adhérents de ne pas ouvrir plus d’une bouteille de champagne par personne pour fêter cette victoire », affirme-telle, jugeant nécessaire et légitime la solidarité « avec la France du non, celle qui ne boit que du mousseux, et encore, pour les grandes occasions ».

Dans les plus hautes sphères du camp sarkozyste, la même sérénité est affichée, mais en off, les responsables font preuve d’une excitation mal dissimulée. « Le croisement des courbes avec François Hollande n’était qu’une étape, un prélude » analyse un proche du candidat, qui annonce « de nouvelles surprises ». « Nicolas Sarkozy ne se positionne pas dans un duel avec un ancien premier secrétaire du Parti socialiste, il se confronte, un cran au-dessus, à la croissance, à l’emploi, à la confiance des ménages ».

Or, nous explique la même source, « nous voyons venir d’ici fin avril un deuxième big bang sondagier », le croisement des courbes « économiques » avec celles des intentions de vote du président. « Alors que Nicolas Sarkozy est sur une tendance à la hausse, nous prévoyons un fléchissement continu et même accéléré » des courbes « de l’emploi, de la croissance, du morale des ménages, du pouvoir d’achat ». Tous ces indicateurs « seront bientôt au même niveau que celui d’Hervé Morin avant de nous rejoindre », se réjouit-on sans trop se cacher dans la direction de campagne de Nicolas Sarkozy, candidat qui peut « légitimement ambitionner de battre et la gauche, et la France », fait d’armes électoral « sans précédent ».

Un enthousiasme qui ne se départit pas d’une certaine prudence. « Nous nous attendons à un déluge de mensonges et de mauvaise foi chez les socialo-communistes quand ces courbes croiseront celle du président. Ils essaieront de dire que ce n’est pas du jeu, que tout a été fait depuis 10 ans pour faire plonger les indicateurs économiques. Mais les Français ne sont pas naïfs, ils savent bien, au fond d’eux, que c’est au quinquennat de Nicolas Sarkozy, et à lui seul, que revient tout le mérite d’infliger une défaite cuisante au budget des ménages ou encore à l’IDH [Indice de Développement Humain] du pays. Tout comme ils ne sont pas dupes sur le fait que nous avons demandé à l’INSEE de truquer ces courbes à la hausse, pour ne pas leur infliger une humiliation trop brutale. Elle seraient déjà au niveau d’Eva Joly sans le fair-play présidentiel ! ».

Amaury et Roxane, eux, se veulent rassurants, en attendant ce nouveau croisement des courbes. Dans toutes leurs conversations avec « les jeunes de leur âge », ils perçoivent « une très grande lucidité » sur les mérites de Nicolas Sarkozy dans ces domaines. Ils en sont sûrs, « les Français le jour du vote n’auront pas la mémoire courte ».

Romain Pigenel, pour l’Agence de Presse Variae