Amy Winehouse ‘ Frank

Publié le 14 mars 2012 par Heepro Music @heepro

La première fois que j’ai entendu parler d’Amy Winehouse, c’était avant la sortie de son second album. En effet, trois ans s’étaient écoulés entre les deux.
C’était en 2005, grâce à un certain ouvrage, imparfait mais substantiellement génial malgré ce défaut forcé, intitulé Les 1001 albums qu’il faut avoir écoutés dans sa vie (dans sa version originale : The 1001 albums you have to hear before you die). Un album que j’ai téléchargé, écouté et apprécié. Mais sans plus.
La bombe détonna à la sortie de Back To Black.
Six mois après son tragique départ tellement prédit que cela en devient incroyable : mais qu’est-ce que c’est que ce putain de club des 27 ?! Merde !
Bref, le moment de revenir d’abord sur Frank était venu. Plus que celui d’aller écouter des inédits posthume.
Frank possède déjà tout d’un grand disque : à savoir, des qualités et des défauts pêle-mêle. D’ailleurs, l’un des rares reproches que je ferai à ce premier opus repose essentiellement sur la production qui, parfois, n’est tout simplement pas à la hauteur. À l’inverse, la première qualité d’Amy Winehouse sur Frank est elle-même : oui, sa voix ne peut que mettre tout le monde d’accord. Qu’on aime ou non le personnage qu’elle deviendra après ce premier album justement. Il n’y a qu’à comparer les deux livrets et leur photos respectives : la jeune et jolie fille prise naturellement en photo chez elle, totalement à l’aise, décomplexée de tout et rien à la fois, est devenue une star ultra sexy, tatouée, trop mince : en somme, attrapée dans la spirale commerciale, telle une Marilyn Monroe.
Hormis les « Intro » et « Outro », treize titres composent Frank. Au rang des meilleurs se trouvent : « Stronger than me », « Know you now », «  There is no greater love », « Take the box », « What is it about men », « Help yourself » et « Amy Amy Amy ».
La palme de la meilleure prod’ aurait dû revenir à « In my bed » : malheureusement, elle s’étiole et perd en efficacité lors du refrain, et la puissance initiale de « In my bed » s’efface totalement devant les autres titres précédemment cité.
Le constat est forcément amer : après deux disques à la fois très bons et très ambitieux, il était logique d’attendre et espérer qu’Amy Winehouse sorte, si ce n’était un chef-d’oeuvre, un troisième album génial. Il ne nous reste que des débuts très prometteurs et une suite qui l’était encore plus. Le succès commerciale n’aura sûrement pas aidé à apaiser la flamme qui l’a probablement consumée : mais Amy Winehouse, sa voix, son visage et ses frasques, resteront comme encrés en nous, tatoués, scarifiés ou, plus simplement, dans nos cœurs.

(in heepro.wordpress.com, le 14/03/2012)

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Voir aussi : Back To Black