Cinema Panopticum (Ott)

Par Mo

© Thomas Ott & L’Association – 2005

En saisissant l’album, j’ai de suite été intriguée par l’expression du visage de la fillette de la couverture. En feuilletant, je me suis laissée submerger par la dominante de noir qui ressort et j’ai entraperçu des visages crispés, attristés ou angoissés…

J’ai mis plusieurs mois entre chacune de ces étapes avant de finalement passer à la lecture, non sans appréhension. J’ai apprivoisé cette fillette solitaire, l’ai vue reluquer la Fête foraine par-dessus la palissade, fureter à la recherche d’une attraction accessible pour cinq pièces de monnaie. Aucune ne l’est, sauf le Cinema Panocticum qui projette ses courts métrages.

Personne à l’accueil et ce grand rideau légèrement entre-ouvert. Cinq machines à 1Ø pièce.

Cinq chapitres :

The Girl. The Hotel. The Champion. The Experiment. The Prophet.

Ce mélange de fascination et de révulsion ne m’a pas quittée de toute ma lecture. Entre chaque chapitre, une courte transition de 3-4 planches mettant en scène l’enfant qui se déplace d’une machine à l’autre, insère une nouvelle pièce et observe les personnages enfermés dans ces prisons métalliques…

Le panoptique :

l’auteur revisite ce concept en faisant circuler la fillette au milieu de cinq boites mécaniques qui vont offrir au personnage un regard sur un court épisode de la vie d’un homme ou d’une femme. Chose particulière : les individus enfermés dans ces machines sont des personnes que l’enfant a croisé dans l’enceinte de la Fête foraine.

Une fois la pièce insérée, la fillette assiste médusée au spectacle qui se déroule sous ses yeux. Ses expressions m’ont fascinée. Le trait de Thomas Ott est atypique, il crée une ambiance angoissante. Sur les visages ronds des adultes et des enfants, on lit l’horreur, la crispation et l’inquiétude. Étrange mélange contenu dans cet album blanc sur noir réalisé en carte à gratter. Les jeux de hachures créent de nombreuses déclinaisons de gris, donnant parfois l’impression que les personnages sortent des cases, comme lorsqu’on est face à un support en 3D. Du moins, c’est le sentiment que j’ai eu tant j’ai été happée par cet album muet. La violence est suggérée, l’angoisse y couve à bas bruit. Je crois qu’à la découverte de chacun des cinq dénouements de nouvelle, mon visage devait être semblable à celui de la fillette.

Une lecture que je partage avec Mango et les lecteurs du mercredi

Un univers d’auteur angoissant. Si vous voulez plonger dans l’ambiance, je vous invite vivement à visiter le superbe site de l’auteur. Des déclinaisons du thème de la Mort, des jeux de fausses apparences

Chroniques : le Zata, Valérie, Zazimuth, Moisson noire, Paul.

Cinema Panopticum

Catégorie Loisir

One Shot

Éditeur : L’Association

Collection : Hors Collection

Dessinateur / Scénariste : Thomas OTT

Dépôt légal : juin 2005

ISBN : 978-2-844141668

Bulles bulles bulles…

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Cinema Panoticum © Thomas Ott & L’Association – 2005