Un zoo en hiver

Par Mathylde

“Sans doute étais-je déjà sous l’emprise du mystérieux démon habitant ce lieu où naissent les rêves.”

J’ai poursuivi hier ma découverte de l’oeuvre du mangaka Jirô Taniguchi. Autant j’avais été déçue par L’Homme qui marche, autant j’ai vraiment aimé Un Zoo en hiver !

Les premières pages se passent à Kyoto, en plein mois de décembre, sous la neige. Un jeune homme un peu solitaire, Hamaguchi, passionné par le dessin, passe ses moments de liberté dans un zoo, un carnet de croquis à la main. Soupçonné à tort d’avoir aidé la fille de son patron à retrouver son amant, Hamaguchi est contraint de démissionner de son poste chez un fabriquant de textile.

C’est au printemps que le jeune homme va commencer sa nouvelle vie. A Tokyo, un ami d’enfance le présente à un grand mangaka à la recherche d’un assistant. Immédiatement embauché, Hamaguchi aide aux finitions des planches et aux dessins des décors. Si ce travail correspond davantage à ses aspirations, il n’en est pas moins dur : pendant que le mangaka se repose, les assistants travaillent parfois 40 heures sans dormir ou même sans prendre une pause conséquente. C’est aussi l’époque où Hamaguchi découvre la vie d’artiste : l’agitation de la nuit dans les bars, la fréquentation de marginaux et la tentation de l’ivresse…

Ce manga est intéressant non seulement par son histoire, mais aussi par sa réflexion sur la création et sur les difficultés qu’il faut surmonter avant de voir un manga publié (les assistants du maître n’ont par exemple pas le temps de créer pour eux-mêmes). Un zoo en hiver est d’ailleurs parfois lu comme une oeuvre autobiographique. C’est en tout cas un beau récit initiatique : le manga retrace deux ans de la vie d’Hamaguchi pendant lesquels le jeune homme va connaître les tourments de l’amour mais aussi réaliser son rêve d’enfant.

Encore une très belle découverte dans l’univers de la BD en ce début d’année ! “Le manga, c’est la liberté !”

Billet rattaché au challenge des Quatre saisons à l’initiative de Nadael.