Pat McManus Band au Montmartre, Ixelles, le 17 mars 2012

Publié le 17 mars 2012 par Concerts-Review

Le 17 mars: Lá Fhéile Pádraig!
Vais inviter un band irlandais, décide Didier, le patron du Montmartre.
Ainsi fut fait et le choix se porta sur le Pat McManus Band qui attira la grande foule Place de la Petite Suisse!

Pat McManus Band
Un power bluesrock trio dans la veine Rory Gallagher 1970/1972, avec Gerry McAvoy et Wilgar Campbell ou 1976/1981, avec Gerry McAvoy et Ted McKenna.

Patrick Frances McManus, aucun lien de parenté avec un certain Declan Patrick " Less than zero" MacManus, naît à Derrylin, Northern-Ireland. Fils aîné de parents musiciens, il se lance très vite dans une carrière sur les planches: All-Ireland Fiddle Champion à 14 ans- puis, avec ses frères, il fonde Pulse, qui devient Mama's Boys: plusieurs albums, quelques hits gigantesques en Irlande. Mais, en 1994, le destin frappe à la porte avec le décès de Tommy, le frangin batteur, Mama's Boys décide d' arrêter.
Peu après un nouveau groupe: Celtus, 5 albums, le dernier en 2001.
Une rondelle avec le groupe Indian, pour ensuite former le Pat McManus Band en 2007 et graver 5 albums, le dernier 'Walking through shadows' en 2011.

Aux drums depuis 3 ans, le costaud Paul Faloon, en principe on aurait dû voir Gordon Sheridan à la basse, mais le mec a claqué la porte il y a deux jours et Pat a trouvé un digne remplaçant en la personne du keyboard player, Mark Stanway, membre de la formation hard rock, Magnum, mais aussi ex- Phil Lynott's Grand Slam que Phil monta après le split de Thin Lizzy en 1984, enfin il joue avec M3 (avec les ex-Whitesnake Bernie Marsden, Micky Moody, et Neil Murray), et, en 2006, il eut l'honneur de jouer avec les Honeydrippers, le supergroupe de Robert Plant/Jimmy Page.
Ce trio a mis tout le Montmartre à genoux, un show encore supérieur à la performance d' Ana Popovic au même endroit, en février.
21h15
Après une courte allocution de Didier, le band attaque ' Bedroom eyes', un titre puissant et très, très lourd, issu de ' Growing up the hardway' des Mama's Boys.
Enchaînement immédiat sur 'Best Friends' ( end of the line), illuminé d' un solo d'une fluidité digne du regretté Gary Moore.
Dans le zinc on se regarde tous, une évidence: ce soir ça va pas être du caca!
Tout sourire, Pat se souvient d'un précédent passage à Bruxelles, à la même affiche que les Scorpions et Gary Moore, ça date pas d'hier, ajoute-t-il!
' Call me the breeze' de J J Cale, en bluesrock agité, puis l'instrumental 'Juggernaut' au Celtic feeling, un incroyable jeu en arpèges à rendre jaloux la dentellière la plus stylée.
Encore une plage des Mama's Boys, ' Runaway Dreams', l'ombre de Thin Lizzy plane sur Ixelles, qui frise la démence lors du final au violon.
L'Irlandais, visiblement ravi, arbore un sourire communicatif, Paul cogne comme un camionneur carburant au Old Bushmills et, tu te dis que c'est assez navrant que le brillant Mark Stanway soit réduit au rôle de comparse, obligé de faire sonner son Korg comme une basse.
Heureusement, il pourra se libérer pendant le slowblues 'Garbage Man' de Willie Hammond , un titre que tu retrouves sur les BBC Sessions de Rory Gallagher.
Sensationnel, le Montmartre exulte pendant les derniers accords au violon.
Claviers en bourdon et fiddle pour le traditional ' Danny Boy' ...Happy Saint Patrick's Day!
Il poursuit au violon avec une Irish jig fiévreuse t'incitant à la consommation immodérée de Guinness.
They're rocking the shop avec un' Shaking all over' métallique à souhait.
Des bêtes!

On revient au blues avec le singalong 'Same old story' qui met fin au premier set de 55'.

Guy n'en revient pas encore: ce mec est génial!
J'allais le dire, pas un empoté, le Pat!

Set 2
Il démarre par un triplé d'acoustic tunes, commençant par un ragtime en picking, puis une plage ciselée, dédiée à la légende Rory: ' Return of the G man', pour nous achever avec le sensationnel 'Out on the western plains' ( Leadbelly), que le champion de Ballyshannon enregistra sur 'Against the Grain'.
Un gars, assis à côté de Guy, s'arrache les trois tifs restés sur le crâne tout en répétant "c'est pas possible, c'est pas possible", Guy, déshydraté, en profite pour vider son godet!
The lads are back, à trois: ' Last thing at night', encore un instrumental de l'époque Mama's Boys , aux senteurs Gary Moore prononcées et joué tout en souplesse.
Le public n'a pas le temps de savourer, ils ont embrayé sur un bluesrock suintant, 'Got the right'. Les tables tremblent, le carnassier vient d'amorcer la pièce de résistance: ' Back in the saddle', Paul Faloon martyrise tout son kit, la wah wah grince, Mark Stanway assure comme un chef, c'est parti pour la séquence guitar hero: derrière la nuque, couchée sur le monitor, à genoux... le grand jeu, un matraquage démoniaque, une sauvagerie maîtrisée et toujours with a smile on my face.
Guy, t'avise pas de toucher à ce verre, c'est pas ta pintje, c'est la mienne, smeerlap!
Faut calmer tout ce beau monde, un slow blues: ' Parisienne Walkways' que le regretté Gary a sorti en 1979.
Non, Guy, j'ai pas de kleenex!

L'effervescent 'Needle in the groove' mettra fin à ce second set impressionnant.

Public debout, cris guerriers et retour des légionnaires.

Au bouzouki ' Walking in the shadows of giants', sonnant comme le 'Going to my hometown' de Rory.
Tu dis, Guy?
Un concert 5 étoiles!
Sommes bien d'accord, gars!
Le public n'a pas l'intention de quitter l'arrière salle du bistrot et réclame un supplément que Pat McManus, bon prince, lui octroie sous forme d'un endiablé traditional au fiddle.
Même sans Irish dance hard shoes, les stomps, trebles ou clicks pouvaient s'entendre jusqu'au cimetière.
A tremendous kick in the ass!