Les jeux sont faits, il faut donc choisir…

Publié le 19 mars 2012 par Arnaud Lehmann

Ce vote n’étant pas reconnu, je n’ai pas pour habitude de glisser un bulletin blanc dans l'urne. En cela, l’instauration du vote obligatoire avec reconnaissance du vote blanc proposé par Dominique DE VILLEPIN me semblait un progrès démocratique.

Nous n’avons pas réussi à porter la candidature de l’ancien Premier Ministre à la présidentielle. Notre ambition s’est fracassée sur l’écueil des fameux parrainages. Combien de fois ai-je tenté de faire comprendre à des maires qu’il s’agissait d’une autorisation administrative et en aucun cas d’un acte de militantisme envers un candidat ? En vain. Acta est fabula.


Aujourd’hui est venu le temps d’effectuer un nouveau choix personnel, mon candidat n’étant plus en lice. Pour quel postulant opter ? Le premier tour semble offrir plusieurs possibilités.
François HOLLANDE ?  Son programme fluctuant au gré des jours ne me semble ni réaliste ni souhaitable pour la France. L'état du PS lorsqu'il en a quitté la direction et l'endettement de son département ne plaident pas en sa faveur. Ses approximations, sa tendance à préférer la synthèse à la décision ne sont guère des éléments rassurants pour l'avenir. Le cas MELANCHON conduira le candidat socialiste à donner des gages à la partie la plus à gauche de l’électorat, quels seront-ils ? Je doute qu’ils aillent dans le bon sens. Ce sera non.


Nicolas SARKOZY ? Aujourd’hui, le candidat de l’UMP et ses comparses ne correspondent pas à l’image que je me fais de la droite républicaine. Oh bien sûr il serait exagéré de parler d’un glissement complet de l’ensemble de l’UMP vers la rive la plus droitière de la vie politique française, mais la chasse à l’électorat frontiste est ouverte. Une battue clairement assumée par le parti présidentiel.  Quant aux propositions, on redécouvre des choses que l’on aurait pu appliquer depuis 5 ans déjà. Magie de l’élection… on oublie tout. En guise de lapin, on nous fait  sortir le référendum du chapeau ! Je souhaite un chef de l’Etat qui soit capable de diriger la nation et de l’orienter au mieux pour affronter les défis à venir, pas un prestidigitateur quelque peu amnésique. Ce sera non.


Qui reste-t-il ? Ah mais oui ! François BAYROU ! Je suis centriste. J’ai adhéré à l’UDF en 2003 et j'ai suivi le MoDem jusqu’en 2010. Et c’est pour cette raison que mon suffrage ne se portera pas sur le Béarnais. J’ai vu de l’intérieur ce qu’il en est et de quelle manière le 3ème homme de 2007 gère les choses. Il laisse le « bordel » se constituer pour que ne puisse émerger aucune figure capable de le déloger dans son rôle de «  leader ». Fonctionnerait-il autrement avec son gouvernement ? Je n'en suis pas certain.


Pour exemple, je me souviens que les instances locales du MoDem dont j’étais membre s’étaient exprimées pour les régionales de 2010 et le peu de cas qu’il avait été fait de l'option proposée. Seule comptait celle du Grand Manitou. D'apparence décentralisateur, il est probablement l'un des plus jacobins dans son mode de fonctionnement.


Lorsque j'ai adhéré à l'UDF en 2003 je cherchais un homme d'Etat, j'ai trouvé un chef de clan. Son objectif est de se voir porter lui à la magistrature suprême, tout le reste est accessoire. Le mouvement centriste, l'UDF, ses élus et ses militants ont été sacrifiés sur l'autel de cette unique ambition.


En ce qui concerne son entourage politique, ce fameux shadow cabinet... Une bien belle équipe qui ne m'inspire pas l'envie de lui apporter ma voix. Quasiment aucun que je pourrais avoir envie de voir entrer dans un gouvernement. Ajoutons les ralliés nationaux ou locaux anciens-nouveaux.... Bref. Déjà en 2007 le MoDem était le réceptacle de l’ensemble des exclus et recalés des autres partis, du Vert à l'UMP en passant par le PS et même l'extrême gauche. La fédération du Bas-Rhin était la figure archétypale de ce cocktail explosif.


Actuellement il arrive que l’on rencontre des thuriféraires recyclés qui vous expliquent qu’ils soutiennent officiellement le candidat du MoDem, mais dans l’urne...  Faut quand même pas pousser mémé dans les orties. Il est souhaitable que le centre existe, mais le Béarnais, lui, ce ne serait pas mauvais qu’il passe à la trappe.  C'est qu'il a cassé le centrisme... Un bon score, mais pas trop,  se serait bien.

Non, vraiment ce n’est pas possible pour moi de voter cet assemblage de bric et de broc.


Les autres candidats ? Je ne commenterais même pas.


Au final, je glisserais donc à titre personnel un bulletin du non-candidat Blanc dans l’urne. Aujourd’hui, il n’est strictement aucun prétendant qui me donne envie d’utiliser son bulletin de vote le moment venu. C’est un non-choix, mais je ne peux en faire d’autre pour le premier tour de cette élection présidentielle.


Triste élection que celle-ci. Le seul, selon moi, qui pouvait y apporter quelque chose d'un peu  différend par son tempérament, son projet et son talent en a été écarté. Je ne jetterais pas pour autant la pierre aux maires, même s’ils auraient pu faire preuve d'un peu plus d’indépendance. Je remercie ceux, dans le Bas-Rhin et ailleurs, qui ont joué le jeu, ainsi que ceux qui ont au moins eu l’amabilité de répondre à nos sollicitations, même si une réponse négative en a résultée.


Nous aurons livré ce combat jusqu’à la dernière minute et je remercie Dominique DE VILLEPIN de ne pas nous avoir lâché en rase campagne alors qu’il lui aurait été plus aisé d’accepter de rallier X ou Y et de peut-être y gagner un petit quelque-chose. D’autres ont eu moins d’élégance vis-à-vis de leurs militants et électeurs potentiels.