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L’auteur :
Né avec cette Restauration de Meiji qui ouvre le Japon sur le monde, Sôseki (1867-1916) – c’est ainsi qu’on le désigne, traditionnellement, par son prénom de plume – est considéré comme un des plus prestigieux écrivains de son temps. Je suis un chat, qui l’a rendu célèbre, et ses autres romans, qui ont contribué à l’élaboration d’une littérature moderne au Japon, sont maintenant devenus des classiques dans son pays et en Occident. (Présentation éditeur)
L’histoire :
Sôseki écrivit pour un journal le feuilleton de ses Petits contes de printemps au printemps 1909. Ces fragments de journal intime ont chacun une tonalité très différente, tantôt intime et familière, tantôt d'une drôlerie délicate, étrange, ou encore empreinte de nostalgie. Ils donnent à voir le temps qui passe, la douceur d'un soir de neige ou la beauté des flammes. Une façon de lire l'impermanence des choses. (Présentation éditeur)
Ce que j’ai aimé :
Ces petits contes très courts apportent fraîcheur et douceur comme une bouffée de printemps. Ils nous parlent de la vie qui passe, des journées aux mille détails insignifiants, qui, mis bout à bout sont ce qui s’approche le plus du bonheur.
« Le cortège a défilé sans bruit devant moi. Au moment où je sentais la tristesse de la lumière éphémère du soleil que la porte entrouverte envoyait dans mon bureau, d’une largeur de plus d’un mètre sur la véranda, le grincement d’un violon a retenti du côté opposé. En même temps, des éclats de rire ont jailli à l’unisson des gorges enfantines. » (P 105)
« La suite restait enfouie au fond de mon cœur, comme si l’ensemble était légèrement brouillé. S’il était possible, à l’aide d’un pouvoir mystérieux, de rassembler au même endroit tout ce qui recouvre le fond du cœur, et d’en distinguer nettement les contours, cette forme… eh bien , je crois que ce serait quelque chose de la même couleur que l’oiseau que je tenais à présent, là, dans le creux de ma main, oui, la même chose. Je mis immédiatement l’oiseau dans une cage et me perdis dans sa contemplation, jusqu’à ce que l’ombre du soleil printanier fût devenue oblique. » (p.120)
Ce que j’ai moins aimé :
Je ne pense pas que ces textes me marqueront d’une façon durable, ils sont très volatiles…
Premières phrases :
« Après avoir avalé un bol de zôni, je me suis retiré dans mon bureau. Peu après, trois ou quatre visiteurs sont arrivés. Tous sont jeunes. L’un d’eux porte une redingote. Ce n’est probablement pas son vêtement de tous les jours, car ses gestes sont empruntés, on sent qu’il cherche à ménager le tissu de son molleton. »
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POCHE : Petits contes de printemps, Natsume SOSEKI, traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu, Picquier, 5.50 euros
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