Le bipartisme : nouvelle panacée démocratique ?

Publié le 12 mars 2008 par Marc Vasseur

Ce matin, j’écoutais Bertrand Delanoë… et je dois dire que j’ai été particulièrement stupéfait de son conformisme et d’une langue de bois datant d’un autre âge…   Sur ce dernier point, oser dire qu’il a la confiance des quartiers populaires me paraît un rien présomptueux à moins que ces derniers se soient comportés différemment du reste de la France… ce dont je doute… Oui, la gauche a un immense problème, il n’est pas nouveau mais il continue de s’accentuer. Ces quartiers populaires ne votent plus ou très peu en tout cas bien en déca de la moyenne nationale.   Ma contribution sur la communauté urbaine en cours l’atteste mais elle s’appuie sur des analyses bien plus sérieuses. Globalement, il ne me paraît pas insensé d’affirmer que sur cette élection mais de façon plus générale, que c’est le bout du monde quand leur participation atteint au mieux 50% hors présidentielles. Et je persiste à penser que Ségolène Royal avait commencé à renouer le lien avec une partie de ces citoyens déçus par des promesses sans lendemain faites depuis une trentaine d’années.   Sur la question du conformisme… je ne m’inscris pas une seconde dans le fait que le bipartisme serait désormais l’alpha et l’oméga de notre système politique… Non… et je trouve qu’il y a une certaine malhonnêteté intellectuelle de nous le vendre comme une réalité des grandes démocraties… pour le système américain n’est en aucun cas un modèle surtout quand on voit à peine plus d’un électeur sur deux se rendre aux urnes pour l’élection de leur président sur la base d’un régime présidentiel.   Cela me parait d’autant plus incongrue qu’à l’échelle du monde nous sortons d’un monde bipolaire, non il n’y a pas, il n’y a plus les bons d’un coté, les méchants. En quoi serait-il anormal qu’un système politique puisse représenter une certaine diversité dans une société de plus en plus complexe. Les lignes de fractures ont considérablement changé depuis près d’un demi siècle, la fin du communisme et la fin de l’affrontement bloc contre bloc contribuent à des évolutions significatives de notre paysage politique.   Et je suis tenté d'ajouter que l'hégémonie de deux partis n'est pas un gage de bonne santé démocratique...surtout quand on connait le fonctionnement des dits partis.
Et à trop vouloir enfermer le MoDem dans ce seul cadre étriqué des progressistes et des conservateurs, cela présage assez mal de la rénovation du Parti Socialiste proposé par Bertrand Delanoë, de même en sautant comme un cabris en criant « moi, j’ai la confiance des quartiers populaires »… c’est faux et d’ailleurs personne ne peut sans prévaloir.   Car je ne suis pas dupe, et je l’ai déjà signalé, le congrès du PS a bel et bien démarré ce dimanche soir… et à écouter ce dernier… il se range dans une certaine continuité, c’est respectable mais un tel positionnement me parait bien en deçà des enjeux devant lesquels se trouvent le Parti Socialiste.   Au fait, si vous avez des nouvelles de Julien Dray… ah oui… il est probablement dans la rédaction de sa lettre aux militants…