Voila un mot qui est sans valeur pour moi depuis peut-être 1989 ou 1990.
1992 au plus tard.
Quand j'ai pris conscience en fait que je ne serai jamais en mesure de prendre ma retraite parce que j'aurais toute la misère du monde à me placer sur le marché du travail car la génération précédent la mienne, y collerait longtemps. Il faudrait la tasser et personne n'aime être tassé.
Conscient du retard obligatoire qui se créérait dans mon portefeuille je me suis mis en tête de "mourir su'à job". Comme Fellini. Entre deux scènes. Le mot "retraite" s'est associé aux mots "Théâtre" pour décrire "une salle de cinéma", "Orchestre" pour décrire "un groupe de musique", "une disco" pour parler d'une soirée dans un bar et "la commision des liqueurs" pour parler de la SAQ.
C'est-à-dire des mots qui appartiennent et sont utilisés par une autre génération.
Pour moi ce n'est pas un problème. Pour l'ensemble de la société non plus si je ne deviens pas un modèle et qu'on ne tente pas d'imiter mon geste et mon attitude. Le concept du REER est donc pour moi chinois. Invalide. Je suis pigiste. Entre chaque contrat je suis à la retraite. (Ceci étant dit je contribue quand même, pour mes mousses entre autres choses)
FOU
TAISE.
Ces gens dépensent sans compter. Ou en fait en comptant avec de nouveaux moyens de piger dans nos poches pour financer leurs drôles d'idées.
Les rouges nous font un nouvel éléphant blanc. Un nouveau stade olympique. Pour la facture de nos enfants, nos petits-enfants.
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Toujours sous le mode "retard", j'ai été ravi cette semaine de réaliser à quel point notre société est ouverte par rapport à nos voisins du sud.
L'émission en est une de type téléréalité, et fait se rencontrer un célibataire et 4 candidats en 4 soirs, manger en sa compagnie, discuter et faire une activité en quelques heures tout en lui accordant une note d'intérêt personnel à la toute fin. La personne choisie le jeudi soir se mérite un week-end pour deux en (potentiels) amoureux où on paie quand même la deuxième chambre. L'émission du jeudi se termine avec un saut dans le temps qui nous parle des faits saillants (ou l'inverse) de ce week-end en tête à tête, photos à l'appui. C'est la partie la plus intéressante de l'émission/la semaine. Une semaine c'est une fille qui magasine, une autre c'est un garçon. Je l'ai écouté assez souvent. Le désespoir m'intéressse beaucoup. C'est une émission parfaite à regarder en se beurrant une toast avant le dodo. Quelques fois les candidats sont jeunes, vieux, quelques fois on a clairement compris dès le départ que les deux s'haïssent mais qu'ils doivent quand même faire de la télé pendant 20 minutes. Ça peut être très drôle. Et souvent ça l'est.
Et bien cette semaine c'était un gars qui se magasinait un chum. Je ne sais pas si ils ont pris cet angle souvent. Et c'était tout ce qu'il y a de plus normal. J'ai trouvé ça rafraichissant. La banalité de la chose m'a beaucoup plu. On n'a pas fait un plat de leur état d'homosexuel. Et c'est une réalité, la séduction entre hommes, qui n'est pas souvent mise à l'oeil des hétérosexuels plus majoritaires.
Un peu plus à l'est, à Ottawa, pendant l'intermission d'un match de hockey entre les Sénateurs et les Maple Leafs, une jeune femme a demandé à mariage une autre jeune femme et elles se sont embrassés sur la patinoire quand la jeune fille solicitée à accepté. Ç'était tout aussi beau, et naturel que si ça avait été un homme et une femme qui posaient le geste.
Ça a dû paraître tellement étrange aux Rick Santorum et Stephen Harper de ce monde.
Dommage que ces gens soient si en retard sur leur époque.