CCN commémore les 66 ans de départementalisation outre-mer !

Publié le 22 mars 2012 par Halleyjc

Celà valait bien un petit coup d'oeil. Paris. Mercredi 21 mars 2012. CCN.

En ce 19 mars, jour de l’accession de la Guadeloupe, de l’Ile de La  Réunion, de la Martinique et de la Guyane à la départementalisation,  Claudy SIAR, délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’Outre-mer  souhaite rappeler les inégalités de traitement qui  perdurent entre l’Outre-mer et l’Hexagone.

Depuis 1946, des femmes et des hommes luttent pour  mettre fin aux injustices que subissent les originaires de ces régions. Certes, nous constatons des avancées majeures. Le Ministère de l’Outre-mer, la Délégation interministérielle s’y emploient. Cependant aujourd’hui encore les disparités sont nombreuses, scandaleuses et ceci, à tous les niveaux de notre société.

  • Continuité territoriale : Taxes spécifiques, tarifs honteux de la téléphonie mobile supérieur à ceux pratiqués dans l’Hexagone, prix des billets d’avions, la poste etc.
  • Système bancaire : chèque hors place, transfert de comptes souvent impossible, le client d’Outre-mer considéré comme un étranger etc.
  • Logement : refus des propriétaires d’accorder des appartements aux individus dont les personnes se portant caution sont domiciliées en Outre-mer, délits de faciès etc.  …/… - Chômage : 2 fois plus élevé en Outre-mer et en particulier chez les jeunes.
  • Visibilité : refus des médias de relater le quotidien des régions et des populations d’Outre-mer jusqu’à l’éviction de ces départements du basique bulletin « météo ».
  • Discrimination : les habitants de l’Hexagone originaires d’Outremer subissent tout autant le racisme (inacceptable et quel que soit l’origine des victimes) que des personnes dites « étrangères ».
  • Emploi : Difficultés systématiques des originaires d’Outre-mer à bénéficier  de progression de carrière dans le public comme dans le privé.

Ce sont quelques exemples de « violences » au quotidien auxquelles sont confrontés les ressortissants de ces terres françaises lointaines lorsqu’ils vivent ici ou là bas. Les pays d’Outre-mer ne peuvent plus être traités comme les « confettis de l’ancien empire colonial français ». Les originaires de ces régions vivent cela comme un mépris à l’égard de leurs identités et de leurs histoires particulières pourtant indissociables de celle de la France.

Ainsi, le Délégué interministériel plaide pour une politique volontariste contre les discriminations qu’il baptise « Egalité  Républicaine » ; un mécanisme de quotas pour en finir avec les générations sacrifiées.

Le principe républicain d’égalité doit être observé et respecté par tous les acteurs de la société. Les solutions trouvées en matière de continuité territoriale en Corse doivent également  l’être pour les autres terres de l’Outre-mer français.

Depuis sa création, la Délégation Interministérielle œuvre dans ce sens.

Internet : http://www.ultramarins.gouv.fr/

http://www.caraibcreolenews.com/communiques,1,2955,guadeloupe-1946-2012-la-dy-partementalisation-a-66-ans-une-lutte-pour-l-aoy-gality-en-berne.html

Vaste programme qu'il faudrait proposer aux Candidats à l'élection de la Présidence de la république. Mais cette revendication du DROIT COMMUN ne date pas seulement de 66 ans. Ci-après un extrait du discours historique de Aimé CESAIRE à l'Assemblée Nationale pour réclamer la départementalisation.

C'est ce que les représentants de la Martinique et de la Guadeloupe disaient déjà sous la Monarchie ou sous l’Empire, et que les parlementaires antillais reprirent à l’adresse de la IIIe République.

Le 15 juillet 1890. M. Isaac sénateur de la Guadeloupe, et M. Allègre, sénateur de la Martinique, déposaient sur le bureau du Sénat une proposition de loi tendant à classer la Martinique et la Guadeloupe en départements français.

En 1915, MM. René Boisneuf et Lagrosillière, respectivement députés de la Guadeloupe et de la Martinique, déposaient une proposition de loi dans le même sens.

En 1919, c’est au tour de M. Henry Lémery, député de la Martinique.

Et ce ne sont pas seulement les parlementaires antillais qui réclament l’assimilation. Ce sont également les assemblées locales des deux colonies. Parmi les innombrables vœux qu’elles émettent à cet effet, nous ne voulons vous en lire qu’un : le plus récent. C’est celui que le conseil général de la Martinique a voté en novembre 1945 lors de sa première réunion : «Le conseil général de la Martinique, réuni en session ordinaire, salue l’Assemblée nationale constituante, le Gouvernement de la République française et son chef le général de Gaulle. Il fait confiance aux élus du peuple, à l’Assemblée constituante pour une véritable renaissance française par l’application intégrale du programme du C.N.R. et son extension aux vieilles colonies françaises, notamment en ce qui concerne les industries clés. Il espère que la nouvelle constitution française fera droit aux revendications unanimes et constantes des vieilles colonies en ce qui concerne leur assimilation aux départements français. Le conseil général s’engage à collaborer pour développer le prestige de la France qu’il désire voir forte et heureuse. Vive la République ! Vive la France !»