Boire, déboires et manger à Hanoi (partie 1)

Publié le 25 mars 2012 par Melaniepiqpiq
Ouf. Les températures remontent lentement mais sûrement, on a de nouveau presque trop chaud (il fait 25 degrés, quoi) bien que le soleil ne daigne pas montrer le bout d'un rayon. Au niveau sonore par contre, absolument rien n'a changé : toujours la même cacophonie qu'il y a 2 ans. Calamité numéro un : les klaxons !!! Les Viets les utilisent à tire-larigot, pour un oui pour un non, souvent pour dire « coucou je suis là » j'ai l'impression... et surtout pour me rendre folle. Non mais on n'a pas idée. La seule fois de ma vie où j'ai utilisé le klaxon, c'est quand j'ai voulu activer les essuie-glaces de la Twing' à Minooch. Il m'arrive souvent de me promener avec des boules Quies en pleine rue pour éviter de taper tout le monde ou de me mettre à hurler ou les 2 (je n'exagère pas, j'ai été plusieurs fois au bord de la crise de nerfs, demandez à la pauvre Mounich)
J'ai beau être déjà venue, pour mes yeux d'Occidentale, la rue est toujours un spectacle vivant que je ne me lasse pas de contempler. La souplesse avec laquelle les motocyclistes zigzaguent entre les piétons (ou le contraire) sans (presque) jamais en toucher un, la ténacité des vendeuses d'ananas ou de beignets, les cargaisons insolites des cyclistes ou motocyclistes... Des télés, des chapeaux,
le magasin entier
des œufs, des bananes, des packs d'eau (au moins 10x6), des arbustes, des congélateurs,
je triche un peu ça c'était à la campagne un peu plus tard
des fleurs,
là aussi, elle trimbale son fond de commerce sur son vélo
une droguerie
des familles entières... la liste est sans fin. Ahurissant. Quand je pense que je n'arrive même pas à tenir l'équilibre avec une personne derrière moi...
Toujours dans la catégorie spectacle mais d'un autre genre, nous avons assisté à celui des marionnettes sur l'eau au « water puppets theater », au nord du lac. Combats de buffles, pêcheurs qui se font pêcher par les poissons... il n'en faut pas plus pour me faire rire aux éclats comme une gosse (que je suis encore). Bref, à conseiller, d'autant plus qu'au niveau esthétique, c'est quelque chose.
malheureusement mes photos n'ont pas donné grand-chose.
En plus, ça ne coûte presque rien (de 2 à 4 euros selon la place).
J'ai déjà publié un post assez exhaustif sur mes découvertes culinaires il y a 2 ans, donc il ne me reste plus qu'à compléter avec le récit de notre nouvelle expérience gustative : nous sommes allées manger du serpent à Le Mat (ça paraît simple à prononcer mais personne ne comprenait quand on disait ça à la française, il fallait montrer le nom sur le guide avec notre gros doigt), qui est censé (d'après le guide) être un village spécialisé dans l'élevage de serpents à la périphérie d’Hanoï (ils fournissent les grands restaurants de la ville). Un village... en fait, c'est plutôt un quartier.
On a cherché le resto conseillé dans le Routard, on a retroussé nos manches et on s'est attablées.
Si on avait fait ça dans les règles de l'art, on aurait choisi notre serpent, joué avec avant, bu son sang et croqué son cœur (cf http://celine.chez.les.viet.over-blog.com/article-le-mat-le-village-des-serpents--40302220.html) avant de se le faire cuisiner mais on s'est dit que un « set menu », ce serait déjà un bon début. Surtout que mauvaise surprise, le prix avait quasiment quintuplé par rapport à ce qui était indiqué dans le routard (presque 15 euros au lieu de 3 et des poussières) , ce que le serveur nous a confirmé. Quand je lui ai demandé why, évidemment son English était no good pour m'expliquer. ARRGGG !
Du coup on n'a pris qu'un menu pour 2... et c'était largement suffisant en fait.
On a eu droit au serpent sous toutes les formes !
En soupe,
en nems, grillé, entouré de feuille de bétel (vous ne connaissiez pas ? Moi non plus. Ici ils appellent ca « là lôt »)

en beignets, avec en bonus la peau grillée
Pas de gaspillage ! Avec la graisse de serpent qui reste, on prépare un riz aux lentilles, parsemé d'oignons grillés.

Verdict : « pas fameux » a écrit la Minooch sur une carte postale sur 2, moi je serai un peu plus positive : ça dépend de la préparation. J'ai adoré les beignets, moins apprécié la peau grillée : c'est croustillant au début, après ça fait un chewing gum. Au niveau du goût, je suis d'accord avec Mounich pour dire que ça se rapproche du poulet fermier (un peu faisandé, quoi), quant à la consistance, c'est un peu caoutchouteux, comme on peut s'y attendre.
Sur ce... bon dimanche à vous et vos tristes poulets-frites/boeufs bourguignons/blanquettes/gigots!