Ce que Sarkozy ne fait plus pour les seniors

Publié le 26 mars 2012 par Letombe

C'est une belle arnaque, perchée là-haut dans son programme. Nicolas Sarkozy oeuvrait pour les plus âgés d'entre nous. Les seniors, c'était l'un de ses électorats fétiches. En 2007, le candidat Sarkozy avait fait carton plein chez les plus âgé(e)s des électrices et électeurs. Cinq ans plus tard, seront-ils encore dupes ?
Soigner les seniors...
Récemment, pour mieux souder les retraités avec lui, Sarkozy n'a pas hésité à déraper dans l'outrance. C'était le 8 mars dernier.
«Je n’accepte pas que l’épouse d’un agriculteur qui a travaillé toute sa vie ait une retraite moins élevée qu’une personne qui viendrait à 60 ans en France pour profiter, sans jamais y avoir travaillé, du minimum vieillesse. Celui qui a travaillé ne peut pas avoir moins que celui qui n’a jamais travaillé.»
Comme l'avait relevé la cellule Desintox de Libération, ces propos dépassaient le n'importe quoi. Cette affirmation était d'abord un copié-collé d'une précédente déclaration de Marine Le Pen. Patrick Buisson, l'extrême droitiste mais conseiller de Nicolas Sarkozy avait encore parlé dans l'oreillette du candidat sortant. Cédric Mathiot, pour Libération, précisa rapidement: « Quasiment rien n’est vrai dans la déclaration de Nicolas Sarkozy ». Il faut 10 ans d’antériorité de résidence pour bénéficier de l'Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa).
Pour soigner les seniors, Nicolas Sarkozy s'est abrité derrière l'une des rares promesses qu'il a tenues, la revalorisation de +25% en 5 ans du minimum vieillesse (777 euros par mois le 1er avril prochain). Moins de 600.000 personnes sont concernées.
600.000 sur ... 13 millions de retraités. Les autres retraité(e)s ont supporté sans broncher l'augmentation des déremboursements en tous genres, la progression de l'insécurité, l'aggravation du chômage des seniors, et... une mauvaise réforme des retraites. 
...ou pas
Sur quatre sujets majeurs, au moins, le candidat sortant a prouvé son inefficacité et/son incompétence. 
1. Les seniors ont été l'une des grandes victimes de l'aggravation du chômage.
En 2012, le candidat sortant découvre que seuls 10% des chômeurs sont en formation. Il feint de croire que cela serait la conséquence d'un « blocage » tel qu'il faudrait un référendum populaire pour en sortir. En janvier 2009, il avait dû suspendre la suppression progressive de Dispense de Recherche d'Emploi à compter de 58 ans, dont les bénéficiaires ont chuté de moitié entre 2008 et 2010 malgré la crise. Le chômage s'est envolé. Les dispositifs de pré-retraite sont découragés. Les entreprises se saisissent de la « rupture conventionnelle du contrat de travail », une nouvelle modalité mise en oeuvre au printemps pour dégager des seniors de leurs effectifs. Les résultats sont là, et catastrophiques: le nombre de sans-emplois inscrits à Pôle emploi et âgés de plus de 50 ans a cru 5 fois plus que la moyenne l'an dernier: +14% pour les hommes, +17% pour les femmes.

2. La retraite fut le second gros objet de mensonges du candidat sortant. 

Pendant 18 mois durant, il répéta sur toutes les estrades qu'il avait sauvé la retraite de quelque 1,5 million de Français. On imaginait ces retraités tous transis d'admiration, emplis de soulagement. C'était faux, lamentablement faux, honteusement faux:
- La réforme des retraites n'a pas sauvé le régime général. En 2013, c'est-à-dire l'an prochain, il faudra s'y remettre. Les recettes n'équilibrent pas les dépenses, ni même en 2018.
- Pour celles et ceux qui ont débuté leur carrière professionnelle entre 16 et 18 ans, la réforme ne change rien, la durée de cotisation reste ... plus longue que le régime normal (respectivement de 44 et 43 ans). Pour celles et ceux qui ont commencé à travailler à 19 ans, ils devront cotiser 43 ans. En d'autres termes, les seniors ayant travaillé très jeunes devront travailler plus longtemps que les autres. 
- Les chômeurs seniors sont aussi les premières victimes de la réforme Sarkozy. Puisqu'à cause d'elle, ils ont dû prolonger leur inscription à Pôle emploi. En août dernier, à l'entrée en vigueur de la réforme, plus de 8700 chômeurs de plus de 50 ans étaient déjà concernés. Près d'un Français sur deux âgés de plus de 58 ans est sans emploi.


3. L'insécurité a progressé. Bizarrement, l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales est resté avare en analyse sur l'âge des victimes. Mais les atteintes aux personnes ont violemment augmenté depuis bientôt 10 ans: 381.000 atteintes aux personnes en 2002, 411.000 en 2005, 434.000 en 2006, 433.000 en 2007, 443.000 en 2008, 456.000 en 2009, 467.000 en 2010, puis 468.000 en 2011. Nicolas Sarkozy a multiplié les lois et règlements, tout en réduisant les moyens des forces de l'ordre. La récente et dramatique séquence toulousaine ne saurait faire oublier ce mauvais bilan.
4. La santé est moins bien couverte, les plus âgés d'entre nous sont les premiers touchés, car les plus médicalisés: nouvelles franchises médicales (dès janvier 2008), déremboursements en cascade, hausse des tarifs de mutuelles (jusqu'à cette récente annonce), sous-financement des hôpitaux (voire la récente pénurie de ... draps à l'APHP!), ... Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à réduire la couverture publique des soins. Sa réforme hospitalière a provoqué la suppression d'hôpitaux de proximité.
Ami sarkozyste, où es-tu ?

Sarkofrance

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