Transgenre, transsexuel ou transidentité…

Publié le 27 mars 2012 par Lesmartine @Journal2Martine

L'association LGBT défend les transsexuels.

Transgenre, transsexuel ou transidentité… Les termes divergent pour qualifier ce “troisième genre”. Spécialiste de la question, Karine Espeneira souhaite que les identités alternatives soient reconnues. Plus que cela, elle regrette les discriminations dont les transsexuels sont victimes.

“Si vous ne répondez pas à un genre précis, vous subissez la discrimination” entonne l’une des organisatrices de la Semaine du genre à Nice. En effet, « tout ce qui est hors de la norme sociale est cantonné à la marge » poursuit  Karine Espineira, doctorante. Elle, comme de nombreux transexuels, subit la discrimination quotidienne.

Un genre décrié

Si une femme a une carrure d’homme, elle est alors facilement considérée comme un “travesti”. Beaucoup d’amalgames et de stéréotypes perdurent. Pire, la transsexualité est considérée comme une maladie mentale par l’OMS. “Or ce n’est pas une question psychiatrique” ajoute Karine Espeneira. Avec l’études du genre et les apports du féminisme, la représentation binaire du genre est remise en cause. Ce n’était pas le cas lorsque Karine décide de changer d’identité.

Au milieu des années 90, Karine subit une opération pour changer de « genre social ». Sa voix et son physique ont alors été transformés. Plus que cela, c’est sa vie qui a été bouleversée. Pourtant, elle ne renie pas son passé. « Je ne suis pas née le jour de mon opération comme le disent beaucoup de transsexuels » explique-t-elle.  Depuis, les deux femmes multiplient les actions au sein d’associations et dans les conférences. Et défend la “transidentité”.

Courrier International avait déjà abordé le sujet du transgenre.

Fière d’être transidentitaire

A 44 ans, Karine ne cache pas ce qu’elle est. Loin de là, elle a fait son « coming trans » dans les années 90. Et avoue « s’en ficher si cela dérange ». Pourtant, elle est parfois victime de moqueries dans des conférences. « Dans beaucoup de secteurs, je reste un sujet exotique » indique cette scientifique. Pourtant elle s’estime heureuse car elle est épargnée. « Cela ne se voit pas trop. Mais j’ai rencontré des personnes qui se sont faites agressées pour leurs physiques». A cela, il faut ajouter les ruptures familiales et les problèmes d’intégration au travail.

Les embûches juridiques

Les difficultés sont nombreuses dans la vie quotidienne des personnes transsexuelles. Lorsqu’elle remplit des papiers administratifs, Karine voudrait pouvoir cocher la case « autre ». Et ainsi « sortir de cette représentation binaire des genres ». Plus que cela, cette militante souhaite que chaque individu puisse être propriétaire de son état civil, comme en Argentine. Même si c’est utopique, elle aimerait que ces inégalités soient combattues. Avant d’ajouter « je ne serai jamais la vraie femme que la société attend de moi ».

Sandra Cazenave


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