#29songs29days29years

Publié le 30 mars 2012 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

Ce 29 février 2012, j’ai eu une révélation : entre le 1er et le 30 mars 2012, il y avait 29 journées. Pourquoi ce chiffre 29 ? Pas parce que le Finistère est un département de ma chère Bretagne. Parce que cette année, si je suis née en 1983, cela me fait donc… 29 ans, oui. Et pourquoi le 30 mars ? Parce que c’est le jour de ma naissance

C’est ainsi que, depuis le 1er mars, je me suis lancée un projet pour mes 29 ans : les raconter avec une chanson par jour, postée sur mon mur FaceBook et sur mon compte Twitter, entre le 1er et le 29 mars. Vous, lecteurs, découvrirez donc ces 29 chansons aujourd’hui, vendredi 30 mars. J’ai donc commencé le décompte en 2012, pour terminer en 1984. Si vous êtes sages, vous aurez même une petite surprise en fin de parcours…

1er mars – 2012 : Black Keys, Lonely Boy

La petite sensation qui a réchauffé l’hiver. J’émettais des réserves quand j’ai entendu parler de l’album El Camino en décembre 2011. Force est de constater qu’après diverses utilisations pour des pubs et un matraquage massif sur Ouï FM, je me suis carrément plantée. Pardon, mais c’est trop bon… La preuve, je me suis quand même acheté l’album entier, que je ne trouve pas si terrible que ça au final.

2 mars – 2011 : Metronomy, The Bay

Pour moi, The English Riviera restera l’album de 2011, bien loin devant tous les concurrents. Pourtant, avec la sortie de gros mastodontes – Coldplay, Lou Reed & Metallica, Adèle, feue Amy Winehouse –, Metronomy aurait tôt fait de se faire éclipser vite fait. Pourtant, il est encore dans mon lecteur MP3. Et en boucle. Si bien que je me suis procurée les autres albums. Et au final, je trouve qu’avec The English Riviera, Metronomy a dépassé un stade de trop de hype pour devenir un groupe de référence.

3 mars – 2010 : Stromae, Alors on danse

Une musique ultra-dansante et des paroles limite suicidaires : La recette de ce jeune Belge de 25 ans qui a martelé ce refrain plein de morne dans toute l’Europe. On a clairement vu la dimension du jeune homme aux Victoires de la Musique 2011, où il a décidé de faire réorchestrer le titre avec un orchestre symphonique, ce qui lui a donné un accent Brelien du plus bel effet.

4 mars – 2009 : Charlie Winston, Like a Hobo

Pour moi, amatrice de folk au plus haut point, le premier album de Charlie Winston a été une claque. Dès la première écoute de Like a Hobo en guise de coming next du Grand Journal de Canal +, j’ai été tout simplement conquise. Bref, Charlie was so 2009. Et j’ai un peu de mal avec son nouvel album, Running Still. Peut-être le matraquage de Hello Alone sur Ouï FM, je ne sais pas, mais j’aurais préféré qu’il se dirige vers une autre direction…

5 mars – 2008 : Laurent Wolf, No stress

J’aurais pu aussi mettre tout l’album The Reminder de Feist ou New Soul de Yaël Naïm, mais cela aurait été pour des raisons touchant à ma vie personnelle. Or je préfère me remémorer de mes 25 ans et de mon arrivée à Paris un mélange d’énergie et de stress. D’où ce petit mantra plein d’énergie et signé par Laurent Wolf.

6 mars – 2007 : Enur feat. Natasja, Calabria 2007

Ce morceau était tellement culte pour moi cette année-là que j’en ai fait ma sonnerie de portable et que je faisais danser mon AX à son rythme. Quand j’y pense, elle a accompagné ma libération vers l’âge adulte, où je suis devenue plus sûr de moi et de mon corps. Bref, il fallait bien une chanson à la hauteur de la mutation profonde qui s’amorçait : épique et énergique.

7 mars – 2006 : Gnarls Barkley, Crazy

Là aussi, les paroles font résonance avec ma vie personnelle, mais j’admire surtout cette structure de break beat accompagnée par une voix de dingue. Bref, un morceau que seuls des Américains sont en mesure de faire dans le monde : métissé, ambigu, parfait. Celle chanson m’a poursuivie tout l’été, lorsque je languissais comme guide touristique dans une cathédrale, avec les coups à la Java, les glaces chez Sanchez…

8 mars – 2005 : Madonna, Isaac

Pour moi, Confessions on a Dance Floor est l’album de l’apothéose pour la Madone. J’estime qu’après avoir fait un disque pareil, elle pouvait légitimement prendre sa retraite à l’âge canonique de 47 ans. Chose que, malheureusement, elle n’a pas faite, ce qui est fort regrettable, au vu de la m*** sans nom qu’est selon moi Hard Candy et le premier extrait de son dernier album. JDCJDR.

9 mars – 2004 : Eric Prydz, Call on me

… Et l’on ne s’étonne que maintenant de l’influence des médias dans l’hypersexualisation des petites filles. Blague à part, outre une rigueur toute allemande dans la construction de ce titre de pure eurodance des années 2000, Eric Prydz a créé une véritable bombe entêtante. Tu entends ça, ton corps te commande de skaher ton booty, même si tu es paraplégique.

10 mars – 2003 : Beyoncé feat Jay Z., Crazy in love

Beyoncé Knowles n’est plus seulement la minette la plus en vue des Destiny’s Child en 2003. Elle vient de rencontrer le producteur Sean “Jay Z.” Carter, ils sont fous l’un de l’autre. Il va faire d’elle un monstre de guerre au déhanché impeccable. C’est désormais une déesse. C’est désormais Beyoncé.

11 mars – 2002 : Red Hot Chili Pepper, By the way

En 2002, Anthony Kiedis et sa clique revient après l’énormissime Californication (que j’aurais aussi pu choisir comme chanson pour l’année 2000, mais j’en ai tellement soupé de cet album que j’ai préféré prendre n’importe quoi de n’importe quel album). A l’instar de U2, ils ont désormais un son, et ils ne bougent pas d’un iota depuis. Tout tient à la guitare de John Frusciante en fait…

12 mars : 2001 – Alicia Keys, Fallin’

Alicia, 20 ans, sort son premier album, Songs in A minor, et elle déchire tout. Cela faisait longtemps que le R’n'B américain ne s’était pas autant teinté de soul et de classicisme musical. Ce qui frappe aussi, c’est la dichotomie entre son style musical très doux et l’allure guerrière qu’elle avait alors.

13 mars – 2000 : Saian Supa Crew, Angela

On pouffait tous à la sortie du lycée, lorsqu’un Antillais nous balançait la traduction du refrain. Faisons-le de manière polie pour éviter les trolls porno sur ce site : Angela, je me ferais un plaisir de m’autoriser quelques privautés par ta porte des artistes en l’absence de ton géniteur. Mais cela a aussi permis de faire connaître ce collectif qui servit de tremplin à Leeroy, Sir Samuel et Féfé.

14 mars – 1999 : Britney Spears, Baby one more time

Je vous préviens, celle-là, je ne l’assume pas ! J’avais beau avoir 16 ans à l’époque, je ne me suis pas souvenue que l’année 1999 avait été aussi pourrie sur le plan musical. Bon ben, que dire ? C’est le début du phénomène Brit-Brit, à l’époque où elle sortait tout juste du Mickey Club, qu’elle échangeait des bisous avec Justin Timberlake et qu’elle faisait croire à tout le monde qu’elle était vierge… Comme ce titre, la venue de Brit sur la planète people ressemble à une vaste fumisterie.

15 mars – 1998 : Fatboy Slim, Right Here Right Now

Biberonnée dans mon adolescence par les goûts de ma sœur – en gros, si ce n’était pas anglais, ça ne valait pas grand-chose –, je me suis mangée des après-midis entières de brit-pop et de break-beat. Aujourd’hui, je lui dis merci : elle m’a permis de découvrir et d’apprécier largement les beats du gros garçon maigre. Ce fut notamment l’année où il a commencé à exploser sur le plan international avec l’album You’ve come a long way, Baby, d’où est tiré ce titre.

16 mars – 1997 : Bellini, Samba de Janeiro

C’est samba, c’est carnavaou, c’est plumech dans lé cou. Et heureusement que ma culture en termes de musique brésilienne s’est faite bien avant cet ersatz sous LSD qui aurait légitimement le don d’exaspérer les puristes. Mais il faut avouer que ça marche très bien dans nos contrées européennes. Normal, vu les sonorités eurodance, que ce soit un Allemand ou un Italien qui soit derrière ça ne m’étonne pas. Mais bon, faute de caviar, mangeons des œufs de lompe.

17 mars – 1996 : No Doubt, Don’t speak

Premiers émois, premières boums avec des choses que l’on pourrait cacher à sa mère… Et la découverte d’une fille à l’univers aussi déjanté que Gwen Stefani, qui, à cette époque, faisait davantage dans la pop FM que dans le R’n'B dans lequel elle est reconnue aujourd’hui, même si No Doubt se revendiquait comme un groupe de ska. Comme quoi, il faut toujours se méfier, avec les Américains.

18 mars – 1995 : Oasis, Some might say

Ma soeur avait 16 ans quand elle est allée une semaine en voyage scolaire en Angleterre. Elle en est revenue avec la crème de la brit-pop : Marion, Skunk Anansie, Elastica, Supergrass et évidemment la guéguerre entre Blur et Oasis. Après l’excellent Parklife en 1994 qui a vu le band de Damon Albarn prendre une avance considérable, les frères Gallagher ont contre-attaqué avec (What’s the Story) Morning Glory  qui les consacrera définitivement.

19 mars – 1994 : Billy ze Kick et les Gamins en Folie, Mangez-moi

Ce groupe m’est d’autant plus sympathique qu’ils sont d’origine rennaise et que leur succès a été national. Pour la petite histoire, c’est en étant bassiste de ce groupe que DJ Zebra, alias Antoine, a commencé sa carrière. A l’époque, je ne connaissais pas encore ce qu’était un champignon hallucinogène, du haut de mes 11 ans. Je me souviens surtout d’un clip très coloré… Et d’une voix de canard.

20 mars – 1993 : Haddaway, What is love ?

1993 a été marquée par la première édition du Dance Machine sur M6 et Fun Radio. Avec ma soeur, on enregistrait et on reproduisait les chorégraphies. Je n’avais que 10 ans, mais j’avais déjà envie de sortir en boîte. Comble de la joie, deux ans plus tard, le DJ du Dance Machine, alias Boudine (ouais, ça ne s’invente pas), a commencé à venir mixer dans mon village. Une période extrêmement prospère pour l’eurodance.

21 mars –1992 : Stephan Eicher, Pas d’ami comme toi

L’année où j’ai vraiment découvert le pouvoir de l’amitié, étant donné que mes camarades étaient déjà plus âgés d’un an ou deux… Et aussi la sortie d’Engelbert, l’album qui consacrera Stephan Eicher en France. Il a souffert de pas mal de parodies, dont une de la part des Nuls, à cause de son accent suisse allemand très prononcé qui rendait parfois la prononciation de son français quelque peu bizarre.

22 mars – 1991 : Nirvana, Smells Like Teen Spirit

J’ai eu ce bonheur-là de connaître l’explosion de la musique grunge et du style vestimentaire qui l’a accompagné. Certes, les adolescent portent toujours des jeans troués, des chemises à carreaux et des Converse aujourd’hui, mais c’est quand même beaucoup trop propre à mon goût. Les cheveux gras, ça c’était la révolte ! J’ai surtout été marquée au fer rouge par cette colère exprimée par Kurt Cobain. Ca, c’était du rock, oui Madame !

23 mars – 1990 : Benny B., Mais vous êtes fous !

Bon, on peut remercier Sidney et Dj Dee Nasty d’avoir préparé le terrain en France dans les années 1980, mais je pense que s’il n’y avait pas eu Benny B. – même si aujourd’hui, ça prête à rire –, le grand public n’aurait pas forcément adhéré à I AM, MC Solaar, Suprême NTM et consorts. Grâce à ça, je me suis mise à enchaîner les pas de break et je dansais dans les soirées camping.

 24 mars – 1989 : Kaoma, Lambada

Premier tube de l’été assumé en tant que tel, il fut sponsorisé par une marque de boisson à l’orange qu’il faut secouer (d’où  la demoiselle qui joue des maracas avec des bouteilles de ladite boisson) et diffusé en boucle sur la première chaîne. C’est à partir de ce moment précis que j’ai dû me cogner toutes les danses de l’été pour les apprendre à d’autres gens. Heureusement que ce phénomène s’est arrêté avec Las Ketchup en 2002…

25 mars – 1988 : Michael Jackson, Smooth Criminal

Mon premier souvenir musical vivace, à savoir Smooth Criminal et Man on the Mirror dans le radio cassette dans la voiture de Papa. Michael Jackson est aussi à l’origine de ma première sortie au cinéma : Moonwalker au Gaumont des Champs-Elysées, pour Noël 1988. Michael Jackson était déjà à l’époque bien transformé physiquement, même s’il n’avait pas la blancheur qu’on lui connaissait avant sa mort, et quand il dansait collé-serré avec des femmes, c’était encore crédible.

26 mars – 1987 : Depeche Mode, Never let me down again

Tout simplement parce que Depeche Mode fait partie de ces groupes qui me poursuivent depuis ma naissance, et que Music For the Masses est, selon moi, leur meilleur album, puisqu’il est le premier à explorer le côté sombre du trio. Et aussi parce que cette chanson est ma préférée du groupe, avec Personal Jesus. J’aime surtout cette chanson parce que ça me rappelle aussi certains souvenirs d’enfance avec ma famille, mes oncles, ma cousine…

27 mars – 1986 : Prince, Kiss

Mis à part la balafre que j’ai entre les deux yeux (morsure de chien), je n’ai quasiment plus aucun souvenir vivace d’avant mes quatre ans. Donc les chansons qui vont suivre sont de gros gros tubes que j’ai écoutés et réécoutés pour en avoir la mémoire la plus vive possible. Prince, deux ans après l’immense Purple Rain, signe son plus gros carton et devient le Love Symbol (comme si s’appellera lui-même dans les années 1990).

 28 mars – 1985 : USA for Africa, We are the World

Les années 1980 sont la décennie des chanteurs qui clament haut et fort que le monde va mal. En France, nous avons eu Daniel Balavoine, Coluche, Renaud et Jean-Jacques Goldman. Dans les pays anglo-saxons, le charity business est un fait davantage établi. Outre le Live Aid de Bob Geldof organisé pour la première fois cette année-là, Michael Jackson et Quincy Jones ont décidé d’écrire une chanson pour récolter des sous à envoyer en Afrique et de choper tous les artistes importants à la sortie des Grammy Awards. Et ce fut un pur carton, tant sur le plan de la collecte de fonds que sur la musique. La preuve : la mélodie est toujours aussi connue 27 ans après.

29 mars – 1984 : Mike Oldfield feat. Maggie Reilly, To France

Pour résumer musicalement mon premier printemps, même si je ne ferai pas aussi bien qu’il y a quelques semaines, j’ai décidé de choisir une chanson qui évoque à la fois mon goût pour les mélodies anciennes (voire médiévales) et celtes, mon goût du voyage et un univers totalement à rebours de ce qui se fait normalement. D’où cette chanson de Mike Oldfield, obscur guitariste irlandais qui peut passer d’une musique de films super flippante (Tubullar Bells pour accompagner les vomissements de la petite Megan de L’Exorciste) à la ballade pop très éthérée à la Moonlight Shadow.

Et comme je vous gâte, voici ma petite surprise : une trentième chanson que je n’ai pas diffusée au préalable sur Facebook et Twitter. J’avais déjà fait le coup il y a deux ans sur Ladies Room, en choisissant 5 chansons d’anniversaire. Cette année, comme 29 ans, c’est très long – vous vous en êtes aperçus en lisant cet article-fleuve, – j’avais besoin d’une chanson pour me remotiver pour les 29 années à venir :

Euuuuuh non.

Toujours pas, non.

Ah bah voilà, on s’y retrouve !

J’ai donc décidé d’évoquer mon année de naissance avec la BO de Rocky 3, l’Oeil du Tigre, soit Eye of the Tiger par le groupe Survivor. Parce que c’est un bon exemple de l’évolution du rock mainstream dans les Etats-Unis des années 1980 – le heavy métal est passé par là – et de tout ce que l’on pouvait faire de kitschissime en termes de vidéoclips pour vendre une chanson. D’ailleurs, leur carrière s’est résumée à faire des BO de Rocky, même s’ils sont toujours en activité.

En guise de conclusion, au moment de souffler mes bougies, je formulerais le vœu pieux de continuer à faire de la musique et surtout d’en écouter. Et comme chanterait ma grand-mère :