Seulement cent jours après la prise de fonction du président espagnol, Mariano Rajoy, trois millions de personnes (800 000 selon le gouvernement) se sont opposés hier à la réforme du droit du travail, imposée par un simple décret-loi, au mépris de toute considération démocratique. Alors que le salaire des fonctionnaires a été amputé de 5 % en 2010, il sera de plus gelé cette année. Les ministères verront leurs budgets réduits de 16,9 %, et l’impôt sur les sociétés doit être relevé. Un plan d’austérité budgétaire qui s’élèvera à 27,3 milliards d’euros d’économies risque de faire bien des victimes sans être pour autant suffisant compte-tenu du montant de la dette espagnole. La spirale infernale bien connue est enclenchée.
Associer un tel plan d’austérité, faisant de nouveau payer aux plus pauvres les erreurs des plus riches, à un taux de chômage record de 22,85%, voilà qui ne peut que créer une situation sociale explosive, tout comme en Grèce. Ce scénario risque de se répandre dans tous les pays européens, vu le peu d ‘imagination pour y substituer de nouveaux modèles économiques de la part de nos dirigeants, et ce n’est pas une élection, même présidentielle, qui y changera quoi que ce soit en France, comme on peut le constater concrètement aujourd’hui en Espagne.
Et si même Hollande élu, il se montre aussi audacieux et combattif face à l’oligarchie financière qu’il le fut face au M.e.s, je crains le pire… cette fois, en France.