NKM : le boulet de Nicolas Sarkozy ?

Publié le 01 avril 2012 par Delits

Trop bourgeoise, trop féminine, pas assez proche du terrain et du peuple :  NKM n’a pas été épargnée par les critiques ces dernières semaines La porte-parole  de Nicolas Sarkozy, est-elle vraiment un boulet pour le Président sortant ? Eléments de réponse avec le baromètre IFOP du mois de mars.

Une popularité en hausse

Les français ne semblent pas tenir rigueur à NKM du désormais fameux épisode du ticket de Métro largement relayé par les médias. Selon le baromètre IFPOP, par rapport au mois de février, la cote de popularité de NKM progresse de deux points en cette fin de mars 2012, pour s’établir à 48% d’opinions positives. Parallèlement, le pourcentage de jugements défavorables demeure stable à 38%.

Avec ce score, NKM s’impose définitivement comme une figure incontournable de l’UMP. Parmi les acteurs politiques dans le circuit- hors Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin et Christine Lagarde -, NKM est dans le top 4, devancée par Alain Juppé, François Fillon et Rama Yade. Mais, les concurrent de la nouvelle génération ne sont pas loin : derrière NKM, et dans les mêmes eaux de popularité, on note en effet la présence de Rachida Dati (48% d’opinions favorables), Xavier Bertrand (45%), François Baroin (44%), J-F Copé (44%) ou Valérie Pécresse (43%). Pour autant, la similarité apparente des scores entre les « nouvelles figures » de la droite, masque une situation favorable à NKM. Car, dans les détails, l’ancienne Ministre de l’écologie dispose de deux atouts :

• un réservoir de popularité dû à une notoriété encore en construction : 14% des sondés déclarent ne pas assez bien connaitre NKM pour émettre un avis. Ce score n’est que de 4% par exemple chez J-F Copé, 8% chez Xavier Bertrand, ou de 5% pour Rama Yade.

• Une image moins clivante : en effet le différentiel entre les bonnes opinions et les mauvaises opinions (+ 10 points), atteste de la capacité de NKM à séduire au-delà des préférences partisanes. A titre de comparaison, Xavier Bertrand dispose de 45 % d’image positive, mais de 47% d’image négative (- 2 points). De la même façon, Jean-François Copé présente un solde négatif de 8 points.

Plus bas dans le classement, il faut enfin noter la présence de deux figures UMP disposant d’un vivier de popularité : Laurent Wauquiez et Bruno le Maire sont crédités d’un tiers de bonne opinion, mais disposent d’un fort réservoir parmi le tiers de sondés déclarant ne pas assez bien les connaitre pour porter un jugement.

NKM, une politique pour les BOBO ?

Indéniablement, la popularité de NKM va plus loin que le seul socle UMP. Elle est plébiscitée par 62% des sympathisants du Modem et dispose également d’une image positive auprès des verts : 44% de bonne image, soit 5 points de moins seulement que Manuel Valls. A titre de comparaison, Nicolas Sarkozy est à 21% auprès de cet électorat.

Pour autant, cette capacité de séduction ne s’accompagne pas d’une défiance particulière vis-à-vis des sympathisants du FN, auprès de qui NKM dispose de 34% de bonne opinion. Ce score est certes moins élevé que celui d’Alain Juppé ou J-F Copé (44% et 43% de bonne opinion), mais très sensiblement le même que celui de Xavier Bertrand (34%) François Baroin (31%), ou Valérie Pécresse (37%). A noter que NKM est 14 points au dessus de Nadine Morano auprès des sympathisants FN, signe, peut-être, que le mimétisme supposé entre un acteur politique et sa cible n’est pas un gage de popularité.

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Après l’épisode de Toulouse, et alors que les derniers baromètres de campagne BVA et IFOP ne décèlent pas de dynamique favorable à Nicolas Sarkozy au second tour, il semble que seule la capacité de l’UMP à faire sauter les verrous et ressentis personnels envers le Président sortant permettra d’infléchir structurellement la tendance. Cette stratégie repose sur un constat simple : pour modifier le point de vue d’une cible, il est impératif de partir de sa propre perception des choses. Cette technique, appelé Prémisses dans l’antiquité, ou Insight en communication, nécessiterait en l’occurrence de décadenasser quatre nœuds : « est-ce que davantage de choses auraient-pu être faites? Est-ce que la personnalité a pu agacer ? Est-ce que des erreurs ont été commises ? Est-ce que le Président sortant va dans le bon sens ». Aborder ces questions, reconnaitre les défauts pour mieux valoriser les qualités  parait aujourd’hui constituer un point de passage obligé pour obtenir une conversion des esprits.

Or, il semble que NKM pourrait davantage jouer ce rôle d’ouvreur  en raison de son profil plus transpartisan évoqué précédemment et de sa liberté de parole reconnue, qui rendent ses propos audibles par des électeurs devenus insensibles aux arguments massues et militants de l’UMP.