Louis Vuitton x Marc Jacobs, 2e étage

Publié le 05 avril 2012 par Christianpoulot @lemodalogue

A la pénombre couleur caramel du premier étage succède au deuxième étage, l’univers bigarré de Marc Jacobs. L’étage nous accueille avec un mur d’images où se mixent Sponge Bob et Mick Jagger, un Jean Sébastien Bach tirant la langue et Andy Warhol, Jeff Koons et un extrait de Some like it hot.

Devant le mur de sacs qu’il a créé au sein du studio, entre sac « moumoute » et keepall, certains parlent de génie créatif tandis que d’autres y voient de la vulgarité et du mauvais goût.

J’ai longtemps cherché à comprendre l’engouement que suscitait les créations de Marc Jacobs… Difficile à situer, il ne fait ni des robes soirées pour jet-setteuse, ni des collections ultra-conceptuelles (peut-être un mix des deux?).

Cependant chaque saison, il y a un temps, une collaboration artistique, un thème ou une campagne de communication qui se démarquent et font gravir à la marque un échelon supplémentaire sur la planète fashion.

Marc Jacobs a été appelé pour faire de Louis Vuitton une marque de mode et non une marque à la mode. De là un délicat équilibre à trouver pour passer du sac monogrammé emblématique à la robe…

Comment un homme qui fut viré de Perry Ellis après avoir fait un collection grunge peut-il trouver sa place au sein d’une vieille maison française et se voir confier un tel challenge?

De Paris à New-York, pour arriver à cet équilibre Marc Jacobs n’adoptera pas un discours tiède, mais au contraire va osciller d’un extrême à l’autre comme il sait apparemment si bien le faire. Accumulant ainsi douze sacs pour créer le modèle « Tribute » ou privilégiant la simplicité pour le modèle « Cabaret ». Créant des silhouettes formidables à la boule afro vert fluo XXL à la simple blouse de coiffeuse…


Inspiré de l’œuvre Sacamania d’Arman. Sac « Tribute », série Les Extraordinaires, (printemps-été 2007), composé de vingt-huit morceaux de douze sacs. Produit en vingt-sept exemplaires numérotés.


Sacamania d’Arman (1996)


Sac « Cabaret » (automne-hiver 2000-2001)

Autre fait d’arme du créateur new-yorkais est d’avoir su marier à nouveau l’art et la mode comme avant lui Mademoiselle Chanel ou M. Yves Saint Laurent. Il a su rendre pop des artistes inconnus jusqu’alors du grand public (Takeshi Murakami, Yayoi Kusama…). Pléthorique il a été comparé à Andy Warhol pour son coté touche à tout.


La célèbre collaboration Louis Vuitton x Stephen Sprouse

 Tout comme Louis Vuitton à su appréhender aux côtés de Charles-Frederick Worth les nouveaux comportements de la haute-bourgeoisie, Marc Jacobs sait parfaitement capter les courants de notre folle époque. Son oscillation créative à fait de Louis Vuitton une marque de mode adulée et excentrique.

Si Tom Ford est souvent cité comme étant le designer qui a initié la révolution de la profession ces vingt dernières années, Marc Jacobs est sans conteste celui qui à su l’appliquer de la manière la plus probante.