When We Were Kings

Publié le 06 avril 2012 par Olivier Walmacq

Genre : Documentaire

Année : 1997

Durée : 1H24

L’histoire : En 1974, la boxe poids lourds est dominée par George Foreman, véritable colosse et gourou de force, décrit par les spécialistes comme une machine à tuer invincible. Pourtant, Mohammed Ali, ex-champion de la catégorie, a bien l’intention de reconquérir le titre. Le promoteur Don King organise alors « Rumble in the Jungle », un combat entre les deux hommes qui se déroulera à Kinshasa au Zaïre. Cet affrontement allait ouvrir une des plus belles pages de l’histoire de la boxe et devenir un des événements sportifs majeurs du vingtième siècle.

La critique de Vince12 :

« Rumble in the jungle », voilà bien une phrase qui reste dans la tête de tous les amateurs de boxe, puisque ce combat a véritablement marqué l’histoire de la boxe et même l’histoire du sport en général.

Cet évènement majeur restera présent dans la culture populaire, c’est pourquoi à la fin des années 90, Leon Gast décide de réaliser un documentaire à partir d’images d’archives des années 70 et des témoignages de personnes et de spécialistes ayant suivi l’événement de prés. C’est alors que débute When We Were Kings.

 Attention SPOILERS !

Nous sommes en 1974, la boxe poids lourds fascine, la star du moment, c’est George Foreman véritable colosse de 1m93 et 105 kilos, réputé pour sa force de frappe phénoménale. Il a à son actif 40 combats pour autant de victoire dont 37 par KO ! Pour la presse, c’est un monstre sacré invincible qui est déjà décrit comme le nouveau Joe Louis. Pourtant, Mohammed Ali (ou Muhammad Ali en anglais), légende du Ring qui s’était emparé du titre de champion du monde des poids lourds en 1964 face au redoutable Sonny Liston, pense avoir sa chance face au nouveau champion.

Mais il a aussi envie de récupérer le titre qui lui avait été retiré en 1967, alors qu’il avait refusé d’être incorporé dans l’armée américaine pour partir combattre au Vietnam. Le promoteur Don King, un grand nom de l’histoire de la boxe, offre 5 millions de dollars aux deux boxeurs et organise alors un combat à Kinshasa au Zaïre avec l’aide du dictateur Mobutu Sese Seko qui souhaite faire la promotion de son pays.
Ce lieu représente un endroit stratégique pour Ali, puisqu’il est très apprécié et respecté du peuple de Kinshasa en raison de plusieurs dons qu’il avait fait pour la population et de son rattachement à l’islam qui l’a beaucoup rapproché du continent africain. Ali est donc le héros d’un peuple alors que Foreman reçoit l’étiquette du méchant représentant l’Amérique. A ce sujet les habitants de Kinshasa se sont dits surpris quand ils ont découvert que Foreman était noir de peau comme Ali.
Partout dans les rues, les gens hurlent « Ali, boma ye » ce qui signifie littéralement « Ali tue-le ». 

Pourtant, les spécialistes ne l’entendent pas de cette oreille, pour eux il est impossible que Ali l’emporte. Ali avait en effet rencontré des difficultés face à Joe Frazier et Ken Norton, deux autres légendes  des années 70, face auxquels il avait perdu aux points. Certes, il avait réussi à prendre sa revanche mais sans réussir à les battre par KO. Alors que Foreman avait démoli Frazier et Norton en seulement deux rounds !

De plus, le champion été âgé de 25 ans et été réputé pour son physique et son énorme force de frappe. Ali est lui âgé de 32 ans, il est rapide, il a de l’expérience mais pour la plupart des spécialistes, il est sur le déclin.
La presse et les spécialistes sont unanimes : Foreman va détruire Ali en deux rounds, les plus optimistes voient L’ex champion tenir cinq à six rounds face au nouveau champion.

Les conférences de presse sont animées. Ali répète sans cesse qu’il va « danser » comme à son habitude, qu’il va utiliser son jeu de jambes, tourner autour de Foreman et lui envoyer un déluge de coups.
Pourtant, là encore, il ne parvient pas à convaincre la presse, qui assiste aux séances d’entraînement.

Foreman travaille avec des sparrings partners mobiles et utilise de façon très habile son jeu de jambes pour les coincer dans les cordes.

Au contraire, Ali se fait acculer dans les cordes par son sparring partner (qui n’est autre que Larry Holmes, qui deviendra par la suite une légende du ring).
Mais en réalité, Ali se laisse volontairement coincer dans les coins pour s’entraîner à encaisser les coups. Par la suite il travaille beaucoup son endurance en courant dans les rues de Kinshasa. Alors que Foreman passe son temps à déformer des sacs de frappe et à faire subir un calvaire à ses sparrings partners.   

Des semaines très intenses pour les deux hommes, qui se provoquent et s’insultent via la presse. Les yeux du monde sont posés sur Kinshasa qui est devenue une ville sûre, Mobutu a en effet utilisé les méthodes les plus dures pour faire régner l’ordre durant l’événement. James Brown, B.B.King et d’autres musiciens afro-américains font le déplacement pour faire le show.
Ali se montre plus charismatique que jamais et parle de la réunion des noirs d’Amérique et de ceux d’Afrique.

Le combat arrive enfin dans ce qui est baptisé à l’époque « le stade du 20 mai » qui a des airs de Colisée. Les deux hommes font leurs entrées devant une foule hurlant sans cesse « Ali, boma ye ». Dés le face à face précédent le début du combat Ali provoque Foreman verbalement. Soudain, le Gong résonne Ali impressionne tout le monde, il suit son plan à la lettre il tourne autour de Foreman et soudain il se met à lui décocher des directs du droit, un coup très peu utilisé en professionnel puisqu’il expose au contre du gauche de l’adversaire. Foreman est donc surpris et perçoit cela comme une insulte, il coince Ali dans les cordes et se déchaîne sur lui.
L’ancien champion tient le choc. 

Le second round débute, visiblement Ali est secoué, puis il se laisse coincer dans les cordes avec une facilité étrange, ce qui pousse certains à crier au combat truqué. Ali fait alors tout le contraire de ce qu’il avait annoncé : au lieu d’être mobile, il reste dans les cordes, se protégeant le visage et encaissant les coups surpuissants de son adversaire. De temps en temps il l’accroche et le provoque en  lui murmurant des phrases comme : «C’est tout ce que t’as George », « Montre moi ce que t’as ! On m’a dit que t’étais un cogneur !» ou encore « Qu’est-ce qui se passe George ? Je sens rien du tout ». Et ce jeu continue tout au long des rounds suivants.

L’équipe d’Ali lui hurle de ne pas rester dans les cordes mais ce dernier ne les écoute pas. Beaucoup pense alors qu’Ali est trop fier pour admettre sa défaite et que s’il continue il va succomber sous les coups surpuissants de son adversaire.
Mais en réalité, l’ancien champion sait exactement ce qu’il fait, cela fait partie de sa stratégie. Par ses provocations, il sape le moral de Foreman et lui fait perdre son sang froid. En effet dans sa colère, le champion manque ses frappes alors que les contres d’Ali font mouche. Mais surtout, Ali fait durer le combat et cherche à fatiguer Foreman en le laissant le martyriser jusqu’au sixième round, puisque le champion, étant habitué à détruire ses adversaires rapidement, n’était pas habitué à des combats dépassant les 5 rounds.

A la cinquième reprise, Foreman se déchaîne sur Ali avec une violence inouïe ! Mais ce dernier tient toujours le choc, puis lui lance « Tu me déçois George ».
Foreman baisse sa garde, c’est le moment que Ali attendait, il envoie un déluge de coups à son adversaire littéralement dépassé.
Ali reprend alors l’avantage.

Le sixième round débute et la stratégie D’Ali porte ses fruits. Foreman est littéralement épuisé, ses énormes frappes perdent peu à peu de leur puissance et de leur explosivité. Alors qu’au contraire, Ali continue d’envoyer des coups très précis et efficaces. Cela se prolonge jusqu’au huitième round, la domination d’Ali est de plus en plus écrasante, soudain Foreman laisse une faille dans sa garde Ali s’y engouffre et envoie un enchaînement de coups dévastateurs, Foreman vacille et s’effondre au tapis. Lorsqu’il se relève, l’arbitre a déjà fini de compter, il est KO, Ali est vainqueur.

Mohammed Ali alias « The Greatest of all Time », récupère son titre de champion du monde des poids lourds, et devient le premier boxeur à vaincre George Foreman et aussi le seul de l’histoire qui est parvenu à mettre ce monstre sacré KO.
La légende d’Ali atteint son apogée.

C’est cette histoire exceptionnelle que raconte When We Were Kings, en s’appuyant sur des images des années 70 et des interviews d’Ali, Foreman, Don King, Dick Sadler et Spike Lee, ainsi que sur des entretiens avec des spécialistes.
En résulte un documentaire passionnant sur l’un des évènements sportifs majeurs de l’histoire.  Oscar du meilleur documentaire en 1997 et c’est amplement mérité. Les fans de boxe trouveront leurs plaisir.
Quant aux autres, peut-être seront-ils plus intéressés par le noble art après avoir visionné When We Were Kings. « Ali, boma ye ! ».

Note 17,5/20

 

 

 

 

 

 

 

 

 

When We Were Kings Trailer