La C fünf veut rouler sur les plates-bandes des allemandes

Publié le 13 mars 2008 par Jacqueline Favez & Yves Blanc
Mardi dernier au Salon de l’auto de Genève, sur le stand Citroën, la version break de la nouvelle C5 - de son petit nom la Tourer - a été officiellement présentée à la presse en première mondiale. Personnellement, je n’écoutais pas vraiment, trop occupée que j'étais à discuter météo avec Daniel Elena et à tenter de convaincre la responsable presse de Citroën Sports qu’il était essentiel, que dis-je, vital, que je puisse interviewer prochainement Sébastien Loeb et Daniel Elena, histoire de faire un peu parler, dans notre coin de pays, de ces deux jeunes bourrés de talent...
Bon, mais vous savez ce qui arrive aux élèves dissipés: ils se font toujours coincer à un moment ou à un autre. En l’occurrence, je me suis retrouvée avec une convocation pour suivre un cours de rattrapage, avec travaux pratiques, qui plus est.
Citroën avait en effet décidé d’inviter une poignée de blogueurs à venir tester son nouveau jouet. Pas tout à fait en primeur (certains journalistes en Suisse l’ayant déjà eu entre les mains) et pas tout à fait en exclusivité non plus (les visiteurs du Salon de l’auto de Genève ayant la possibilité, eux aussi, d’essayer la voiture dans les mêmes conditions).
Le hasard a voulu qu’on me confie le modèle au moteur le plus musclé (le 3 litres V6, version essence). «Miam», me suis-je dit. Mais ça, c’était avant de monter dedans. Parce que, je ne me souviens plus si je vous l’ai déjà dit mais, mon truc, ce sont plutôt les petites voitures, un peu nerveuses et franchement «tape-cul». Si? Je ne sais plus...
Toujours est-il que cette voiture n’est pas vraiment le genre de bolides que j’affectionne: trop confortable, trop grande, trop perfectionnée. Mais notez que j’ai un avis similaire sur ses concurrentes de la même gamme. Et puis, il paraît que la C5 a été lancée pour remplacer la XM et la Xantia. Or, dans l’immense parc de véhicules dont dispose le Blog à moteur, figure une (fort vieille) Xantia. Cet essai était donc l’occasion de voir ce que vaut sa remplaçante.
Conduite
La fiche technique de la C5 testée a beau afficher moult chevaux, il vaut mieux ne pas chercher à les sortir de l’écurie tous en même temps si on ne veut pas être déçu: au démarrage, avec la boîte automatique, c’est un peu mou. Adeptes des «départs-terrasse» s’abstenir (ça tombe bien, je n’en fais pas partie). Cependant, les petites manœuvres du genre «et hop, je me glisse vite fait dans la circulation, ni vu ni connu, entre deux voitures» nécessitent d’avoir un peu pris l’habitude de l’engin avant d’être pratiquées.
La souplesse légendaire des suspensions hydrauliques des Citroën a été retravaillée: l’effet «bateau à la limite de chavirer» capable de rendre malade n’importe quel passager n'est plus qu'un lointain souvenir associé aux modèles d'il y a... bref, quand j'étais jeune, quoi. Et, cerise sur le gâteau, il n’y a plus besoin d’attendre que la voiture soit «montée», suspensions prêtes à l’emploi (comme c’est encore le cas sur la Xantia), avant de pouvoir rouler. Gain de temps assuré tous les matins!
Intérieur
Question position de conduite, il y a tellement de possibilités de réglages que chacun doit pouvoir trouver à se caler correctement, moyennant toutefois quelques minutes de mise au point. Au volant, il y a une quantité indescriptible de boutons. Trop à mon goût: tout ça ne me donne pas envie de chercher à les utiliser. Par ailleurs, la très luxueuse version «cuir intégral» que j’ai essayée affiche un gros défaut: les plaques de cuir qui recouvrent le tableau de bord sont assemblées entre elles par des coutures blanches. C’est sans conteste très joli mais leurs reflets dans le pare-brise gênent passablement la vision.

Détails

Côté pratique, la roue de secours ne gagnera aucune partie de cache-cache, vu qu’elle se planque simplement sous une couverture au fond du coffre. En revanche, se plier en deux dans le coffre pour la sortir de sa cachette risque de mener tout droit chez l’osthéo. Quant aux petits couvercles qu’il faut régulièrement soulever sous le capot (lave-glace, huile, etc.), ils sont eux aussi faciles à dénicher – ce qui n’est pas le cas de toutes les voitures (pour ceux qui en doutent, j’ai des noms)!

Carrosserie
Voilà pour ce qui est de l’essai de cette nouvelle C5. Pour l’esthétique de la voiture, chacun jugera par lui-même. Citroën ne cache pas avoir voulu rouler sur les plates-bandes des allemandes avec ce nouveau look, qui pique des idées chez Audi, BMW voire Mercedes. De là à savoir si les Allemands, ou même les Suisses allemands, la trouveront à leur goût, c’est une autre histoire.

Jacqueline