Le chemin du sel

Publié le 10 avril 2012 par Zappeuse

Le site du “Port des Salines”, à Grand-Village (île d’Oléron), est beaucoup plus artificiel qu’il n’y parait. Si la production de sel est attestée dès le moyen-âge sur l’île, elle n’avait pas spécialement lieu à cet endroit précis. Mais qu’importe. L’aménagement du site, à partir de la fin des années 1990, et la mise en exploitation de marais salants par des paludiers guérandais, en font un endroit agréable pour une balade de fin de journée :

Le sel a été la grande affaire de la côte atlantique pendant des siècles. Et puis le sel de mer n’a plus autant servi de produit de conservation, avant même l’arrivée des frigos, ce qui en a fait chuter la demande. C’est ainsi que le port de Brouage, sur le littoral charentais, a commencé à péricliter. Faire du sel devint une activité sans intérêt, un boulot de gagne-petit voire de “gagne rien du tout”. Le saunier (appelé paludier du côté de Guérande) ne gagnait pas sa croûte et les anciens marais salants, sur Oléron du moins, furent transformés en claires pour l’élevage des huîtres.
Les Guérandais parvinrent, il y a une bonne vingtaine d’années, à faire du sel un produit haut de gamme, via la fameuse “fleur de sel”. L’activité moribonde repartit, à Guérande puis ailleurs sur la côte atlantique. Si mes calculs ne sont pas trop mauvais, il y aurait aujourd’hui quatre exploitants de sel sur Oléron. Le marais du “Port des Salines” en est une simple vitrine pour touristes, ces derniers pouvant y acheter du vrai et bon sel brut de marais, ce que je fis samedi dernier, dans le hangar de stockage du sel, dont l’architecture simple et sombre ne manque de rappeler les paysages guérandais (le repère, sur la carte en fin de note, correspond à ce bâtiment) :

Un sentier balisé (que l’on suit … ou pas !) permet de faire ami-ami avec des ânes aux belles oreilles laineuses :

On peut aussi bien sûr s’intéresser aux oies … :

… et aux canards, dont certains fort jolis :

Mais évidemment c’est encore le héron que j’ai cherché … :

… avant que mon keum et moi-même allions réserver une table pour dîner. Car, aux Salines, on mange aussi fort bien.


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