De Mendoza à San Juan : entre valse et tango

Publié le 10 avril 2012 par Monsieurchili @XaZ31

Après avoir traversé les Andes depuis Santiago, direction l’Argentine et Mendoza, juste en face de la capitale chilienne. Pour les puristes, Mendoza, c’est la ville de vin, la capitale du Malbec. Vieux cépage français quasi inexistant par chez nous, exporté en Argentine il y a fort fort longtemps. Vous trouverez dans le même genre le Carménère au Chili. Beaucoup vous diront que le vin chilien est meilleur que l’argentin. Pour sa part, Monsieur Chili fait une entorse à la règle et place le Malbec argentin devant le Carménère chilien.

Donc après avoir serpenté les routes sinueuses des Andes, le bus arrive dans la région de Mendoza. Véridique. Même dans le bus, vous commencez à sentir les odeurs de raisins macérés de cette région viticole. Pour le logement, ça sera en coushsurfing en plein de cœur du centre ville pendant 2 jours. Coushsurfing ? Kézako ? Ce sont des gens qui mettent à disposition gratuitement leur « canapé » afin d’accueillir des voyageurs. Avec le wwoofing, encore une belle façon de voyager. En effet, ils ne font pas que mettre à disposition leur sofa. Le principe est aussi de faire découvrir la ville de destination et de s’imprégner encore mieux de la culture locale. Forcement mieux que dans un hôtel rempli de touristes. Voyons ce que nous dit notre cher ami Wikipédia : « Le terme de « CouchSurfing » est un terme anglais que l’on pourrait traduire par le fait de « passer d’un canapé à l’autre ». On peut y voir également une allusion au surf sur internet pour trouver un canapé où dormir. L’image est celle du voyageur découvrant la planète et ses habitants avec le canapé comme moyen de locomotion. ». Faites vous plaisir pour lire la suite ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/CouchSurfing (mais aprés avoir fini cet article!)

Reprenons. Arrivée à Mendoza. Recherche de l’adresse de mes coushsurfeurs. Agustin et Charlotte. Un couple franco-argentin. Lui est du pays. Elle est de chez nous. Super accueil. Guides et plans de la ville à disposition pour visiter à ma guise la ville. Et petit cahier fait maison avec les bonnes adresses de la ville et une petite BD à remplir à la fin du séjour où tous les coushsurfeurs doivent contribuer afin de réaliser une histoire. J’aime le concept. Le soir même, ils me proposent de venir voir et participer à leur cours de tango argentin. Sans hésitation, même si le tango et moi ça fait deux, je prend par à mon premier entraînement de cette fabuleuse danse argentine. Merci à Daniela, ma professeur de tango d’un soir pour ce cours accéléré !

24 mars. Cette date est gravé dans l’histoire de l’Argentine. Tous les argentins sortent dans les villes pour célébrer cette triste date de 1976 du coup d’Etat militaire où la présidente de l’époque Isabel Peron fut arrêtée et retenue prisonnière par l’armée, menée par le général Jorge Rafael Videla. Ce coup d’Etat va plonger l’Argentine dans 6 années de dictature militaire qui entraînera la disparition de prés de 30 000 personnes.

Le périple continue après Mendoza où je me dirige vers San Juan, à Angaco exactement pour 15 jours de wwoofing dans une « finca », terme argentin pour signifier « une ferme ». San Juan, l’autre région du vin. Et devinez quoi ? C’est la période des vendanges. Au programme : ramassage et pressage de raisins, poivrons séchés et marinés, marmelade de coings, etc … Dans cette ferme, Melina, Miguel et Patricia font tous par eux mêmes, artisanalement, vin compris, pour le revendre lors de marchés dominicaux.

Nous ne sommes pas là pour les vacances. « Nous » car Monsieur Chili a réussi à convaincre une française, rencontrée à peine 2 heures avant le rendez-vous, au terminal de Mendoza, de venir découvrir du wwoofing. Ramasser du Cabernet-Sauvignon à 25°C en plein soleil argentin, c’est ardu. Le tout entouré par 8 cochons, 6 chiens dont 2 pitbulls, 1 jument et son poulain, 1 mulet, 1 coq et 1 poule. La ferme, la vraie. Pour nous remettre de nos efforts, le dimanche, petit tour à la ville pour déguster un énorme morceau de bœuf argentin (« bife de chorizo »), avec une bonne bouteille de Syrah, cépage par excellence à San Juan. La vérité, le bœuf argentin est l’un des meilleurs du monde. Bravo à tous les vendangeurs en France qui font la même chose au passage. Car déjà, pour ramasser presque 300 kilos de raisins par jour, à 2, c’est pas du gâteau, alors faire les vendanges pendant 1 mois ou plus, je vous tire mon chapeau.
Au passage, et là, ça n’a aucun, mais alors aucun rapport, quelqu’un pourrait m’expliquer d’où vient l’expression « vendanger une action au football » ? Car je ne vois pas le lien direct.

Bref. Tout ça pour dire que ce wwoofing a très bien commencé. Vendanges, pelage de poivrons, coupage de coings, … jusqu’au jour où, un midi, nous apprenons que nous devons partir (10 jours avant notre date officielle de départ) car une partie de la famille arrive à la ferme pour la semaine de Pâques, et que les lits manquent. Deux heures après, nous revoilà sur la route.

Nous nous sommes bien faits envoyer valser.