Les coulisses des exploits (IIi): Le musée Nissim de Camondo

Par Apollinee

3. En bordure du Parc Monceau, le Musée Nissim de Camondo.

Ce petit bijou, à découvrir, de toute instance, sera le troisième volet de notre série - à succès -  parisienne

Surnommés les « Rotschild de l’Est », les banquiers d’origine stambouliote, juive séfarade Abraham-Béhor et Nissim des Camondo s’installent à Paris, sous le second Empire, dans deux hôtels mitoyens de la rue de Monceau. 

 Fils de Nissim, le comte Moïse de Camondo, hérite en 1911 de l’hôtel qu’il fait reconstruire à grands frais et avec les équipements dernier cri de la modernité,  pour y abriter l’impressionnante collection de meubles et œuvres du XVIIIe siècle qu’en collectionneur avisé, il a déjà rassemblée.

La mort de son fils Nissim, lors d’un combat aérien durant la Première Guerre mondiale l’incite à léguer ce bien inestimable à l’Etat, sous condition de le baptiser du nom de son fils défunt et de laisser meubles et objets à leur emplacement d’origine.  D’où l’impression, à l’instar du musée new yorkais de la Frick Collection -dont il soutient la comparaison -  de visiter une maison encore en fonction. Moïse avait également affecté, par disposition testamentaire, une somme destinée à l’entretien de l’immeuble et au respect de ses volontés.

 Ce dévouement mécène au service de l’Etat, ne sauvera pas sa fille Béatrice, son gendre, le comte Léon Reinach et leurs deux enfants, Fanny et Bertrand de la déportation et de la mort au camp d'Auschwitz - Birkenau.

L’écrivain Pierre Assouline a consacré au sujet un essai remarquable, disponible aujourd’hui, en collection Folio : Le dernier des Camondo (1997)

Apolline Elter

Informations pratiques : Hôtel Camondo – 63, rue de Monceau – 75.008 Paris – Tél. 0033 1 53 89 06 50 – www.lesartsdecoratifs.fr Visites du mercredi au dimanche, de 10h à 17h30.