Depuis quelques semaines, ce qui fait vraiment le sel de cette élection, c'est de savoir qui de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon tirera le mieux son épingle du jeu et terminera en 3 ème position (sachant que pour l'instant François Bayrou semble hors-jeu). Il apparaît clairement que les médias dominant, qui sont les chiens de garde de ce système capitaliste et libéral injuste dans lequel nous vivons (je fais référence au livre de Serge Halimi et au film qui en a été tiré), ont choisi Marine Le Pen. Ce sont deux sondages, l'un paru au début du mois de janvier, l'autre ces derniers jours, qui nous en apporte une clinquante démonstration.
C'était le 9 janvier de cette année, le journal Libération affirmait haut et fort en une que Marine Le Pen avait un potentiel électoral de 30 %. Le chiffre avait effectivement de quoi faire peur, et le journal s'appuyait sur une enquête effectuée par l'institut viavoice. Sauf que pour obtenir ce chiffre, le journal additionnait des torchons et des serviettes. En effet, que disait l'enquête en question (ici)? Que 18 % des gens voteraient probablement Marine Le Pen et que 12 % probablement pas. En annonçant 30 %, Libération mentait sciemment.
Ces derniers jours, le Nouvel Observateur indiquait que selon l'institut CSA, Marine Le Pen serait en tête chez les 18-24 ans avec 26 %. Dans le cas présent il ne s'agit pas d'un sondage effectué sur cet classe d'âge, mais d'un cumulatif des trois dernières enquêtes présidentielles de CSA, d'où les jeunes ont été sortis. A savoir que comme ils ne représentent que 10 % du corps électoral environ, et qu'une enquête sondagière porte généralement sur 1 000 personnes, il faut donc considérer que CSA estime que 300 jeunes pris au hasard sont suffisants pour savoir ce que l'ensemble de cette classe d'âge pense. Autant dire que si vous mettez votre doigt mouillé face au vent, vous aurez une indication tout aussi sûre. Nous ne sommes plus dans la cuisine, mais dans la sorcellerie électorale.
Ces évidentes tentatives de manipulation électorale nécessitent deux petites remarques supplémentaires. La première vient du moment où elles ont été publié. Celle de Libération alors que les premiers frémissement de la candidature Mélenchon se faisaient sentir, il fallait alors rappelait que l'ennemi de la République était Marine Le Pen et que donc, le vote utile s'imposait. Celle du Nouvel Observateur alors que Jean-Luc Mélenchon fait une vraie percée dans tous les sondages et passe régulièrement devant Mme Le Pen. Là encore piqûre de rappel, d'une part pour minimiser la montée de Jean-Luc Mélenchon et ensuite pour tenter de redonner de l'air aux deux candidats favoris, notamment Hollande, le plus menacé justement par le candidat du Front de gauche.
On voit donc bien clairement quelle utilisation est faite de Mme Le Pen par les médias dominants, pour lesquels elle est le meilleur moyen de maintenir en place les politiques inefficaces et injustes actuelles. A l'inverse, il apparaît évident que le vrai danger du système est le Front de gauche, puisqu'il faut absolument le juguler.
La seconde remarque vient du fait que ces enquêtes ne sont pas publiées par Le Figaro ou un autre organisme médiatique clairement estampillé à droite, mais par deux journaux qui ne font pas secret de leur appartenance à la gauche sociale démocrate et soutienne de façon ostentatoire François Hollande. C'est bien là l'aveu qu'une certaine gauche se satisfait de l'hydre fasciste qui lui permet d'accéder ou de se maintenir ou pouvoir. C'est aussi la preuve que les sociaux-démocrates en tentant par tous les moyens d'affaiblir le Front de gauche, ou définitivement renoncé à changer le monde, ce qui à la base, était la raison d'être du parti socialiste.