CANCER du CÔLON: Un commutateur épigénétique qui met le risque sur «on» ou «off» – Science Express( AAAS)

Publié le 13 avril 2012 par Santelog @santelog

Ces généticiens de la Case Western Reserve University School of Medicine ont identifié un nouveau mécanisme de développement du cancer du côlon. En se concentrant sur des segments d'ADN situés entre les gènes, l'ADN non codant ou «ADN poubelle (junk DNA)», l'équipe a découvert un ensemble de commutateurs maîtres, c'est à dire, des agents activateurs de gènes, qui mettent sur « on » ou « off » des gènes clés dont l'expression altérée est déterminante dans le développement du cancer du côlon. Ils ont appelé ces commutateurs des « Variant Enhancer Loci (VELs). Ces résultats publiés dans l'édition du 12 avril de Science Express fournissent une nouvelle signature moléculaire, épigénétique, génétique et universelle des cancers du côlon.


Ces VELS ne sont pas des mutations dans la séquence d'ADN elle-même, mais des modifications épigénétiques intervenant dans les protéines qui se lient à l'ADN. Cette conclusion est essentielle, précisent les auteurs car ces épimutations peuvent être réversibles. Pour parvenir à cette découverte, les chercheurs, ont durant 3 ans, cartographié les positions de centaines de milliers de segments d'ADN à partir de tissus normaux et cancéreux du côlon.


Une signature moléculaire: « Ce qui est particulièrement intéressant, c'est que ces VELS définissent une « signature moléculaire » du cancer du côlon. « Ces VELs sont toujours identifiés sur les échantillons de tumeurs du côlon, en provenance de patients différents et à différents stades de la maladie », explique le Pr Peter Scacheri, auteur principal de l'étude et professeur de génétique et de génomique à la Case Western Reserve University. "L'ensemble des VELS les plus fréquents contrôle un ensemble distinct de gènes présents dans le cancer du côlon."


Une signature universelle : Parce que cette signature est présente quelle que soit la complexité des nombreux gènes modifiés dans le cancer du côlon, elle est plus simple à identifier.


Une signature génétique au-delà d'être épigénétique: L'équipe montre en effet que les variants génétiques qui prédisposent les patients au cancer du côlon sont situés dans les VELS, suggérant que les spécificités des VELS pour chaque patient, joue un rôle important dans la sensibilité du patient au cancer du côlon. «L'épigénétique a transformé la façon dont nous travaillons sur les génomes. Le code génétique n'est pas seulement une série de gènes mais comprend également des interrupteurs de cellules » explique un autre auteur, Batool Akhtar-Zaidi, du laboratoire du Dr Scacheri. « Lorsque ce mécanisme épigénétique est perturbé, comme nous le voyons avec les VELs, cela suffit à faire pencher la balance du côté du cancer ».


La prochaine étape cruciale sera donc pour les chercheurs, de déterminer si ces VELS peuvent permettre de définir des types moléculaires distincts de cancers du côlon qui diffèrent dans leur développement clinique, être ensuite ciblés en médecine personnalisée avec la bonne sélection de médicaments spécifiques seront donc les plus efficaces possibles pour une tumeur du côlon donnée.


Source: Science Published online 12 April 2012 DOI:10.1126/science.1217277 "Epigenomic enhancer profiling defines a signature of colon cancer" (Visuel Case Western)


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