Dans tous nos sens

Publié le 13 avril 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Qu’elle soit classique ou expérimentale, nous baignons tous dans un environnement où la musique est omniprésente. Elle influence à la guise de celui qui appuie sur « play » les atmosphères et les humeurs. Chez WhoTheFuckAreYou, le bouton du volume est souvent tourné un max. vers la droite pour le plaisir de nos écoutilles, tandis que pour d’autres, la pollution sonore irrite. Qu’on le veuille ou non, on chantonne, on danse, on ressent beaucoup de nos émotions à travers des mélodies, des rythmes, des vibrations.

Nous vivons dans un monde où l’émotion à pris le pas sur la pensée, et ça, les personnages politiques, quels qu’ils soient l’ont bien saisis. Ils savent jouer avec habilité de nos émotions ce qui est d’une dangerosité extrême. Nous sommes immédiatement un peu moins frileux lorsqu’il s’agit du cinéma, un peu plus lorsque le marketing sensoriel joue avec nos sens, influence nos choix. Tout meeting politique se termine de manière très pompeuse par une marseillaise et un élan patriotique à en hérisser les poils de celui qui ne connait pas les paroles par cœur.

Vous l’aurez compris, les politiques jouent à la Chance Aux Chansons.

Barak Obama chante Sweet Home Chicago avec Mick Jagger et BB King pour remonter dans l’opinion publique américaine. Bill Clinton, crooner invétéré, lunettes noires vissées sur le bout du nez joue du saxophone et remporte l’élection présidentielle américaine en novembre 1992. Alors évidemment, l’analogie avec nos politiques s’arrête là. Marine Le Pen qui chante Dalida en réponse aux promesses du Président sortant Nicolas Sarkozy, n’enchante pas les foules. Les cours de musiques du collège nous ont tous appris à jouer de la flûte à bec tandis que d’autres ont continué l’option facultative et maîtrisent parfaitement le pipeau.

Maintenant, inversons la tendance et revoyons notre copie avec un inversement consciencieux des rôles. Et si la musique venait au secours des militants contre le pouvoir ? Les anarchistes se méfient aussi bien du pouvoir des autres que celui qu’ils pourraient avoir eux-mêmes. Grande tradition française que l’anarchisme dans la politique ! L’éloquence de la modernisation musicale laisse place à la musique militante, aux paroles engagées parfois acerbes; elles galvanisent et enchantent. L’adhésion idéologique derrière cet exercice est évidemment à relativiser, mais saluons néanmoins l’initiative. Ne laissons pas ces hommes qui aiment n’avoir le temps de rien et pour qui il n’est pas de pire ennemi que le temps vide prendre ce que nous avons de plus cher : notre voix. 

Pour vous, les bonus vidéographiques : 

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