Modern love

Par Rob Gordon
Tailler un short aux comédies romantiques les plus toc tout en s'adonnant soi-même aux plaisirs du sentimentalisme : c'est tout l'enjeu de ce Modern love qui a notamment le tort d'arriver après le mauvais Toi & moi et l'excellent Ma vie n'est pas une comédie romantique. Mais le giga problème du film, c'est que la partie purement parodique (incarnée par Alexandra Lamy et Stéphane Rousseau dans le film dans le film) est souvent moins ridicule que les "vraies" romances dépeintes par Stéphane Kazandjian. Manquant singulièrement de liant et d'esprit, Modern love est une désespérante juxtaposition de scènes foireuses et déjà vues, pas aidées par une mise en scène sans style.
Malgré son casting plein de têtes connues, Modern love ne fait pas longtemps illusion. D'abord parce qu'une distribution longue come le bras ne remplacera jamais un Gilles Lellouche. La plupart des comédiens sont mollement mauvais, mis à part un Pef toujours aussi singulier mais dont la margianlité n'est même pas exploitée. Même dans des rôles outrageusement simples à défendre, le duo Lamy-Rousseau ne parvient jamais à donner au film cet aspect délirant qui lui manque cruellement. Ça fonctionnait sans doute sur le papier ; à l'écran, le ratage est édifiant. Il n'y a là-dedans ni univers, ni dialogues solides, ni la moindre aspérité. Juste une intention visible mais pas satisfaite de rendre hommage à un genre tout en s'en moquant ouvertement. Et l'on se dit que, finalement, Kazandjian était meilleur lorsqu'il imitait les frères Weitz (pour un Sexy boys assumant pleinement sa connerie version française) que lorsqu'il tente désespérément de marcher sur les traces de Richard Curtis. Qu'il essaie d'être lui-même et il se donnera peut-être une chance d'être plus convaincant la prochaine fois.
3/10