les mots qui me font rire (op.cité)

Publié le 18 avril 2012 par Dubruel

Les mots qui font belle figure…de style :

On trouve une des plus célèbres antimétalepses sous la plume d’André Malraux :

« J’ai appris qu’une vie ne vaut rien

Mais rien ne vaut la vie. »

Cette citation a été reprise par M. Alain Souchon dans une de ses récentes chansons.

L’antimétalepse est le changement des mots de deux membres de la même phrase de façon symétrique

L’asyndète

C’est l’absence de conjonction de coordination entre deux phrases.

« On a tué mon père, il était l’agresseur. » (Pierre Corneille)

L’aposiopèse,consiste à s’interrompre quand on parle :

« Ah si je voulais je pourrais vous dire…

Mais je préfère me taire. »

(Jean Racine)

La litote atténue l’expression de la pensée de telle sorte qu’on entende davantage tout en disant moins :

« Va, je ne te hais point. »

L’antimétabole(répétition dans un sens inverse)

Celle de l’évêque Rémi est célèbre :

« Adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré »

La suspensionest un ajout de mots à l’intérieur de syntagmes :

« Voir, ô merveille, voir ! Ma bouche nuancée.

(Paul Valéry)

Le syntagme est un groupe nominal ou verbal.

La diaphore, c’est la réutilisation d’un même signifiant avec deux signifiés différents :

« Le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas. »

(Blaise Pascal)

Un bel exemple de parallélisme donné par le poète Marbeuf :

« Et la mer est amère et l’amour est amer. »

L’hypallage :

« Un vol de corbeaux s’envola au loin. » (Zola)

(Attribution à un mot de ce qui convient à un autre mot de la même phrase

L’oxymore :

« Je serai ton cercueil, aimable pestilence. » (Baudelaire)

‘mots avec deux sens apparemment contradictoires s’unissant dans un même groupe pour former une association inattendue.)

Les paranomases

Associations de deux expressions qui ont une ressemblance sonore :

De Bobby Lapointe :

« Ils font rire les gosses mes tiques. » (les cosmétiques)

« Les touches t’y aident » (Les douches tièdes.)

Les hyperbates :

On les fait quand on intervertit l’ordre des mots

Apollinaire a écrit :

« Puces, amies, amantes même,

Qu’ils sont cruels ceux qui vous aiment !

Tout notre sang coule pour eux.

Les bien-aimés sont malheureux. »

Une battologie, c’est insister sur un mot en le répétant :

« Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine” (V. Hugo)

“L’amour, l’amour, l’amour…” (Paul Éluard)

Les champions des allitérations sont :

Racine : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes. »

Mallarmé : « De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles. »

Camus : « À écouter leurs pas lourds sur le pavé gras, à les voir passer, pesamment entre les boutiques. »

Là, on répète une même consonne dans un ensemble de mots pour produire un effet sonore.

Par contre, l’expression d’un même son de voyelles répétées dans des mots rapprochés s’appelle l’assonance :

« L’aurore grelottante en robe rose et verte » (Baudelaire)

« Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages. » (Lamartine)

« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant » (Verlaine)

« Les vendredis sanglants et lents d’enterrements. » (Apollinaire)

Pour le panagramme, on utilise dans la même phrase toutes les lettres de l’alphabet. le panagramme ne peut avoir moins de 26 lettres.

Voici le chef d’œuvre du genre (pas plus de 37 lettres) :

« Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume. »

Palindrome : les mots peuvent se lire indifféremment de gauche à droite ou de droite à gauche.

Ex. : Léon, Noël

Tracé, écart

saper, repas,

amor, Roma

On écrit un lipogramme quand on s’interdit d’utiliser telle ou telle lettre. Georges Perec dans « La Disparition » s’est contraint à ne pas se servir de la lettre « e » ; et dans « Les Revenentes », il n’a utilisé que la voyelle « e ».