Comptes publics : le candidat-sortant n’assume pas son bilan et biaise pour l’avenir

Publié le 14 avril 2012 par Monthubert

Economie, entreprise, industrie Samedi 14 Avril 2012 à 11:45

C'est à bon droit que François Hollande a exprimé ses doutes sur la sincérité de la présentation des comptes publics faite par les ministres du candidat-sortant. Celui-ci annonce en effet, via la porte-parole du gouvernement, son intention d'abaisser le déficit public en 2013 à 3% du PIB puis de l'annuler en 2016. Or ce déficit devant être de 90 Mds d'euros fin 2012, c'est donc déjà un effort de 30 Mds d'euros qu'il faut demander aux Français dès l'année prochaine. Un effort qu'il faudrait compléter les trois années suivantes de 60 Mds d'euros de plus afin que le déficit public soit nul fin 2016.

Interrogée en Commission des finances, la ministre du budget s'est avérée incapable de répondre aux trois interrogations suivantes :
D'où proviendraient les recettes ou les économies dans la dépense permettant de réduire notre déficit public de 30 Mds d'euros d'ici la fin de l'année 2013 ?
D'où proviendraient les recettes ou les économies supplémentaires permettant de garantir l'annulation de notre déficit public en 2016 ?
Comment expliquer autrement que par de nouvelles hausses d'impôts l'annonce faite en Commission des finances que le taux de prélèvements obligatoires augmenterait de 1,1 point de PIB a partir de 2013, soit 22 Mds d'euros demandés sans reforme fiscale préalable et dès l'année prochaine et 25 Mds d'euros ? Dès lors quelles seraient ces hausses d'impôts ?
Faute de réponse chiffrées et crédibles, l'on ne peut que s'inquiéter de la sincérité d'une trajectoire de retour à l'équilibre des finances publiques. Plutôt que de s'indigner d'avoir à répondre à des questions d'intérêt général, le candidat sortant devrait avoir l'honnêteté intellectuelle d'abord d'assumer son bilan, ensuite de reconnaître que des hausses d'impôts sont inévitables notamment pour acquitter la facture de son quinquennat. Il serait courageux, enfin, de préciser quels impôts nouveaux il créerait ou quels impôts existants il augmenterait. A défaut, le candidat-sortant ne fait pas preuve du " courage de la vérité " dont il se prévaut pourtant.