“Grandeur de la folie”, Henri Grivois, Robert Laffont

Publié le 19 avril 2012 par Lana

Présentation de l’éditeur

Après deux siècles de psychiatrie, un siècle de psychanalyse et cinquante ans de neurobiologie, la folie – la psychose, en termes médicaux – reste un mystère planté au cœur de l’être humain. Nous n’avons guère avancé depuis les Grecs. La psychose est universelle. Quels que soient la société, la culture ou le sexe, le premier épisode psychotique se déclare entre 15 ans et 25 ans et touche autour de 1% de la population aux quatre coins de la planète. C’est là un point fondamental. L’île, le pays lointain, le régime politique ou alimentaire qui ne connaît pas de psychotique n’a pas été découvert à ce jour et ne le sera jamais. ” Je suis tout le monde, je suis vous, je suis Dieu “, dit le psychotique. À ces mots, la médecine a répondu par la saignée au XIXe siècle, et par les médicaments au XXe. Chaque fois, le psychotique a été laissé à son délire, dans une profonde solitude. On ne parle pas aux fous. L’intuition géniale du docteur Grivois a été de faire parler les patients aux toutes premières heures de la psychose pour les faire accoucher du savoir qu’ils ont de leur folie. En créant les premières urgences psychiatriques à l’Hôtel-Dieu à Paris, il a pu parler aux psychotiques avant que leur délire interprétatif, commence, avant qu’ils n’essaient de trouver une explication forcément délirante à ce qui leur arrive. Par la parole, il est parvenu à enrayer la machine, à faire reculer le délire, à garder le fou dans notre monde. Le patient va pouvoir – non pas guérir, car la psychose n’est pas une maladie mais un accident anthropologique – vivre avec sa psychose, ne pas devenir un schizophrène dangereux pour lui-même et la société.

 

 

Biographie de l’auteur

Issu d’une longue lignée de psychiatres, Henri Grivois, psychiatre et psychanalyste né à Paris en 1933, créa les urgences psychiatriques de l’Hôtel-Dieu dont il dirigea le service durant près de dix ans. Il y reçut toutes sortes de patients, des doux dingues aux schizophrènes les plus sévères, sans compter tout ce que la France a compté de serial killers. Enseignant et expert auprès des tribunaux, il a publié deux cents articles dans les revues médicales et psychiatriques.