The Corporation, la poursuite pathologique du profit et du pouvoir. Video

Publié le 20 avril 2012 par Tuttouno


The Corporation. Film documentaire canadien réalisé par Jennifer Abbott et Mark Achbar, sorti en 2003, et basé sur le livre de Joel Bakan : The corporation, the pathological pursuit of profit and power.Film très dense, qui donne la parole à des intellectuels et des activistes comme Noam Chomsky, Naomi Klein, Vandana Shiva ou le regretté Howard Zinn, à des réalisateurs engagés comme Michael Moore, mais aussi à des dirigeants d’entreprise et des économistes néo-libéraux comme Milton Friedman, The Corporation dresse le portrait de la firme capitaliste et analyse ses relations avec le monde extérieur.
Le film commence par aborder le problème de la personnalité morale de la firme, sa responsabilité limitée, ses tendances « pathologiques », et l’injustice sociale qui en résulte avec le cas de la confection au Honduras. Les désastres écologiques et sanitaires qu’elle provoque sont l'occasion d'évoquer la sinistre firme Mosanto. Ses sympathies « naturelles » avec les régimes policiers et autoritaires transparaissent avec l’évocation du destin de Ken Saro-Wiwa pendu au Niger avec 8 camarades pour s’être opposé pacifiquement aux destructions écologiques perpétrées par la société Shell ou avec la dénonciation du soutien d’UNOCAL à la junte birmane. La propension de la firme à détruire le bien commun depuis le mouvement des enclosures, à l’origine de notre modernité, jusqu’aux actuelles destructions planifiées des services publics, la tyrannie des marques, le contrôle des médias, l’abrutissement publicitaire, la brevetabilité du vivant dans le cadre de l’affaire Chakrabarty, les liens historiques avec les dictatures fascistes par la contribution d’IBM à la gestion de la Solution Finale sont ensuite exposés. Mais le film rend également compte de la résistance populaire qui s’organise, avec l’exemple de la victoire de Cochabamba acquise de haute lutte par le peuple Bolivien sur la société Aguas de Tunari et Bechtel son actionnaire majoritaire, qui durent renoncer à la privatisation de l’eau, l’exemple de la remise en cause par l’Inde du brevet sur le Neem déposé par la société Grace, ou encore l’exemple du volte-face de la firme Wall-mart face au témoignage de la jeune hondurienne Wendy Diaz.
L’avis d’Esprit68 : Malgré, ou peut-être à cause de sa richesse, The Corporation est un film parfois frustrant qui aborde trop rapidement des sujets importants. Mais il faut également le considérer comme une invitation à approfondir tous ces thèmes.
A noter que vous pouvez retrouver ici le texte complet du film ainsi que la vidéoSource:http://www.esprit68.org/corporation.html