Porco Rosso

Publié le 20 avril 2012 par Olivier Walmacq

Années 20, Italie. Porco Rosso combat les pirates de l'air, ce qui n'est pas au goût des autorités le faisant passer pour un hors la loi. Il décide alors de se réfugier dans un coin reculé, histoire de réparer son avion...

La critique cochonne de Borat

Après Souvenirs goutte par goutte d'Isao Takahata, le Studio Ghibli revient avec Porco Rosso d'Hayao Miyazaki. J'en avais entendu parler depuis très longtemps, voire bien avant de découvrir Mon voisin Totoro. Tout simplement par une bande annonce sur une VHS. Puis par pur hasard, je l'avais revu plusieurs fois en location avant de me dégotter le DVD. La VHS datait de 1996, donc on peut dire que ce film fut l'un des plus connus du cinéaste pendant un bon moment. La VF comme la version anglaise sont assez étonnantes. On retrouve donc pour l'une Jean Reno, Jean Luc Reichmann (non ne riez pas) et Gérard Hernandez; pour l'autre Michael Keaton, Kimberly Williams Paisley et Cary Elwes. Miyazaki rend un véritable hommage à l'Italie des années 20. Clairement, on se croirait à cette époque où la dictature de Mussolini commençait sérieusement à s'installer. Les paysages sont superbes et d'un réalisme tonitruant.

Porco Rosso est une sorte de résistant. Il a laissé tomber l'armée, combat les pirates de l'air et est considéré comme criminel. Si bien que la police le surveille à tout bout de champ. On ressent un certain sens de l'espionnage typique de cette époque pré-fascisme. Notre héros vit dans la criminalité mais la combat. Mais Porco est aussi une gravure de la guerre. Bien que le réalisateur garde un certain sens du mystère autour du personnage, on sait bien que s'il s'est transformé en cochon, ce n'est pas pour rien. On le verra dans une séquence qui restera parmi les meilleures du cinéaste. La cicatrice qu'il n'arrive pas à se pardonner est la mort de son ami et fiancé à la belle Gina. Miyazaki nous offre donc un moment de deuil et affreusement mélancholique. On y voit des milliers d'avions de pilotes morts devant un Porco médusé et impuissant. Il est le seul à vivre, comme si on lui avait dit que ce n'était pas son heure.

Sa carapace peut faire office de châtiment, en sachant que Miyazaki brouille parfois les pistes en créant des effets d'optique. Ainsi, il arrive que Porco retrouve son apparence humaine et c'est visible surtout dans la scène de la grotte. Notre héros se retrouve avec des ennemis dont le fameux Curtis ayant dégommé son avion et ces satanés pirates de l'air tous plus stupides les uns, les autres. Dès l'ouverture, où des enfants squattent leurs appareils, on voit bien qu'ils sont ridicules. Le but de Porco étant de prouver qu'il peut encore en revendre et de prendre une revanche sur la vie. Miyazaki creuse sur le sujet de la rédemption et signe un film à la fois comique (on se fend souvent la poire surtout lors de la baston finale digne du grand guignol), dramatique et d'action. Un parfait cocktail donnant lieu à l'un des tout meilleurs films du réalisateurs. A noter qu'une suite verra le jour l'année prochaine normalement avec toujours Miyazaki derrière la caméra.

Un magnifique film sur la redemption magnifié par des décors superbes.

Note:19/20