De La Violence Issue du Mépris (et de Charrogne et de ses amis)

Publié le 23 avril 2012 par Hunterjones
"L'État moderne comme groupement politique détient le monopole de la violence physique légitime"
  -Max Weber, l'un des fondateurs de la sociologie moderne, Allemagne, 1919, tiré de son livre L'Éthique Protestante et l'Esprit du Capitalisme.
Weber a écrit ceci alors qu'il venait de signer le traité de Versailles* qui confirmait la capitulation allemande après la Première Grande Guerre. Défaite qu'il avait lui-même longuement nié en appellant même à la révolte de la part des allemands.
Cette réflexion exerce toujours une influence considérable sur la pensée politique moderne. Les gens au pouvoir ont droit à la violence. L'armée, la police, la répression se tient du côté du pouvoir. Dans 90% des cas, c'ette violence est générée et mise en confrontation avec un autre type de résistance qui se transforme lui aussi bien souvent en violence.
C'est ce que nous observons depuis 71 jours dans le conflit étudiant qui oppose des centaines de milliers de Québécois (qui ne sont pas tous étudiants contrairement à ce qu'on voudrait vous faire croire) au gouvernement qui est d'un mépris sans précédent à la barre d'un navire de plus en plus déconnecté du peuple. C'est le gouvernement qui dénonce la violence des étudiants sans complètement réaliser qu'ils en sont le plein générateur.

La compagnie Dunkin' Donuts, quand la compagnie concurrente Tim Horton a menacé son quasi-monopole dans l'industrie du beigne et du café, dans les années 80, a complètement négligé de même considérer la compagnie rivale. Celle-ci s'est fendue en quatre pour être totalement à l'écoute de la clientèle, multipliant les études de marchés, les projets-pilotes et engageant les scénaristes les plus monsieurs/madames tout-le-monde afin d'en arriver à des concepts gluants de complaisance accompagnés de propos d'ascenceurs inintéressants dans leurs publicités. Du commun. Du candidement Canadien.
Tim Horton a atteint les 2 millards de profits en 2012 et est devenue la plus grande compagnie au pays dans la restauration rapide (parce que de beignes et café ils ont par la suite instauré de la restauration rapide sans friture) devant MacDonald's et écrasant complètement Dunkin' Donuts qui était pourtant son ainée de 14 ans.

Dunkin' Donuts a méprisé la concurrence, Tim Horton a écouté sa clientèle et lui a offert ce qu'il voulait. Heureusement Dunkin' Donuts était bien implantée mondialement mais au Canada l'entreprise est quasiment morte. Elle a dû s'associer à la prospère entreprise Couche-Tard au Québec pour rester sur le respirateur artificiel.
Inutile de préciser qu'on a fait le ménage dans la haute direction des années 80/90 qui a laissé le bateau couler.

Aux États-Unis, Rich Ross, qui avait fait ses grades chez la station télé Nickelodeon avec de gros succès dans la production d'émissions comme Les Sorciers de Waverly Place, La Vie de Palace de Zack & Cody, Hannah Montana, Phineas & Ferb; étant par la suite derrière les immenses succès cinéma de la trilogie des High Schools Musicals, du dernier Pirates of the Carribean, d'Alice in Wonderland de Tim Burton, de Toy Story 3, The Muppets, l'oscarisé The Help et le futur Avengers, a remis sa démission vendredi dernier de son rôle de patron des studios Disney. La raison?
L'échec catastrophique d'un projet, le film John Carter, qui est maintenant assuré de pertes d'au moins 200 millions de dollars.

 Malgré sa feuille de route impressionnante, Ross, suite à ce fiasco, a choisi de se retirer de son rôle de patron.
Comme Dunkin' Donuts Jean Charest est d'une condescendance, d'un mépris, rare vis-à-vis de ses rivaux. De sa jeunesse surtout. À lui seul, en deux lignes de mauvais gôut il est générateur d'une violence dont il ne soupçonne probablement pas encore la force.
Contrairement à Rich Ross, il n'a pas de feuille de route aussi impressionnante. Mais comme lui, il devrait songer à se retirer de son poste.

Rarement, depuis Trudeau, auront-nous vu un chef d'état afficher autant d'arrogance à l'égard d'un pan complet de la société. De SA société.
Lu sur une pancarte de manifestant au Saguenay le même jour:
"Nous voulons de la part de nos élus de meilleurs choix de vies"

Oui, Oui, Oui.
Oui.
Les étudiants vous scandent ce refrain depuis le début Jean Charest, Claude Bachand, Line Beauchamps.
Nous souhaitons tous de meilleurs choix de vie de la part de nos élus.

Il y a un bout de temps je lisais un livre d'une auteure qui racontait sa relation compliquée avec sa mère qui avait refusé de vieillir dans sa tête et qui, dans le processus, avait aussi effacé une large partie de ce qu'étaient "les autres".  En marchant sur la rue accompagnée de sa mère (alors dans la cinquantaine tandis qu'elle en avait un tendre 18) et se dandinant en jolie robe d'été, l'auteure, avait croisé quelques travailleurs de la construction. Ceux-ci avaient laissé quelques sifflets d'admiration à leur passage. Jamais une seule seconde la mère de l'auteure n'a pensé que l'admiration avait pu être pour sa fille. Dans sa conception du monde il n'y avait qu'elle. Sa tête était à ce point déconnectée de la réalité.

Jean Charest se trouve au même endroit mentalement en ce moment.
*Il était même parmi les signataires Allemands du traité de Versailles.