Musée-Oh! Débat : Restriction d'entrée au musée

Publié le 23 avril 2012 par Musée-Oh!

La nouvelle a circulé dans la presse la semaine dernière : un musée consacré à la vieille école de la 3e République refuse l'entrée à des scolaires du privé à Rennes. La raison : le responsable de l'association du conservatoire a affirmé que les statuts du musée affichaient bel et bien que les visites étaient réservées aux enfants des écoles publiques. "C'est notre droit et j'ai le soutien de l'inspection d'académie", a-t-il affirmé.

C'est pourtant bien là "la querelle d'un autre âge", stipule la presse, en dépit d'une école en pleine restructuration et sujet à controverse en cette période d'élection présidentielle. Le Figaro poursuit : "Sur son site Internet, l'association des Délégués départementaux de l'éducation nationale (DDEN), principalement composée de professeurs des écoles à la retraite, s'interroge sur l'accusation qui leur est faite: «Pourquoi notre association est-elle accusée de ségrégation? Les écoles privées peuvent, si elles le désirent, organiser leur propre conservatoire.» L'association poursuit: «DDEN 35 est une association de bénévoles qui ne parvient pas à répondre à toutes les demandes des écoles publiques voulant visiter notre conservatoire. Nous ne sommes pas payés pour faire ce travail.»"

On peut comprendre un désaccord de fond entre les passionnés de ce musée associatif et les valeurs d'une institution de l'enseignement privé à laquelle ils ont refusé l'accès. Mais est-bien là le rôle d'un musée : refuser l'accès au public, prétextant une divergence d'opinion ?  Si les actions patrimoniales menées par l'association sont louables, cette présente attitude reste discutable. Conserver, amasser, mettre un monde sous cloche, pour sa propre connaissance, sa propre délectation, sa propre "vanité", oserons-nous dire ? Parle-t-on ici d'un musée ou d'un cabinet de curiosités ? Un musée ne sert-il pas  d'abord à échanger, à confronter les opinions, à accueillir un public ? Ou bien faut-il tout simplement y voir dans cette attitude un respect profond des principes de l'école de la 3e République où l'enseignement privé est totalement rejeté...