Critique Ciné : La Prénom, huis clos aux situations folles et hilarantes

Publié le 26 avril 2012 par Delromainzika @cabreakingnews

Le Prénom // De Alexandre de La Patellière et Mathieu Delaporte. Avec Patrick Bruel, Valérie Benguigui et Charles Berling.


Avant de voir ce film, je partais défaitiste en me disant : encore une comédie ratée avec Patrick Bruel, acteur de roue de carrosse. Et finalement, adapté d'une pièce de théâtre, Le Prénom est plus de l'acabit de l'excellent Carnage de Roman Polanski que d'un huis clos tourné par des amateurs. Le défaitisme aura encore eu raison de moi. Effectivement, la surprise était grande. Et je suis content que l'on s'amuse plus que ce que ne laissait transparaitre la bande annonce. Les avis unanimes de certaines personnes m'ont fait flanché. J'ai craqué et été voir Le Prénom (c'était ça ou Les Vacances de Ducobu… le choix n'était pas non plus trop compliqué de base). Les réjouissances débute rapidement avec une introduction excellente, mise en scène par une sorte de labyrinthe parisien au son de la voix off de Patrick Bruel qui nous amène petit à petit vers le lieu de ce dîner qui va changer à jamais les relations de ce groupe d'amis/amants/mariés. Cette introduction, originale et rigolote, permet donc de se plonger dans l'univers des personnages entre quelques petits racontars bien funs et un grain de folie.
Vincent, la quarantaine triomphante, va être père pour la première fois. Invité à dîner chez Élisabeth et Pierre, sa sœur et son beau-frère, il y retrouve Claude, un ami d’enfance.
En attendant l’arrivée d’Anna, sa jeune épouse éternellement en retard, on le presse de questions sur sa future paternité dans la bonne humeur générale... Mais quand on demande à Vincent s’il a déjà choisi un prénom pour l’enfant à naître, sa réponse plonge la famille dans le chaos.
L'histoire de Le Prénom est donc celle d'une pièce de théâtre à la base. Malheureusement, je ne l'ai jamais vu. Je suis un très grand amateur de théâtre et n'habitant pas Paris les seuls plaisirs du genre que je peux me faire sont rares (ou en télévision en France Télévisions nous offre du théâtre en direct). Bref, passons ma vie privée, pour en revenir au film, le sujet est donc très bien maitrisé dès le départ et surtout bien moins classique que le film de Polanski pour tempérer. Le Prénom réussi là où Carnage avait échoué. La comédie française regorge encore de très bonnes choses, aussi bien sur scène qu'au cinéma. Tout part d'une blague sur un prénom, celui de de Vincent (Patrick Bruel) et de sa femme Anna. Il fait croire à ses amis Claude (ou La Prune) qui va s'avérer entretenir une relation amoureuse avec la mère de Vincent de sa soeur (Valérie Benguigui) chez qui tout le monde se rend. Cette dernière a un mari (Charles Berling). S'en suit alors un ton sarcastique étonnement bien géré sur le prénom Adolphe. Est-il un bon prénom pour un enfant en sachant qu'un autre Adolf (avec un -f) a fait des horreurs en Europe.
Petit à petit la conversation va dériver sur le prénom des enfants de Charles Berling et sa femme Valérie Benguigui (il faut bien avouer qu'appeler ses enfants Myrtille et Apolin, c'est très moche), avant de passer sur la supposée homosexualité de Claude qui a un surnom : la Prune (en réponse à la Reine Claude, l'explication donnée par le film est hilarante). Sans compter que chacun va remettre en cause sa relation avec l'autre, que les amitiés vont brûlées avant de se retrouver à la fin comme si de rien était alors qu'Anna accouche d'un enfant. Entre twists, quiproquos (le meilleur reste celui à table quand Anna débarque au beau milieu de la blague de son mari Vincent, il y a aussi celui du moment où l'on croit que Claude couche en douce avec Anna). Le cast est bon. Je déteste toujours autant Patrick Bruel mais le rôle lui va bien, et il s'en sort plutôt bien (croyez moi, de dire ça me fait très mal).
Mais c'est Valérie Benguigui qui sort du lot dans ce film. Ses crises de nerf à répétition sont absolument fabuleuses, tenant presque du génie par moment. Sérieusement, je suis étonné d'une telle bonne surprise. Je ne m'attendais pas à grand chose et Le Prénom m'offre ce que j'attends de la comédie française. Ce huis clos était très sympa, fluide et sans fausse note (enfin, peut être une seule, le moment où Claude nous parle de sa rencontre avec Françoise, je me suis ennuyé et n'ai pas trouvé ça spécialement drôle jusqu'à ce que tout reparte de plus belle petit à petit). Au final, Le Prénom est sobre au niveau de la réalisation, jamais de trop, jamais non plus dans l'humour dégueulasse. Non, tout est clean et c'est bien comme ça.
Note : 9/10. En bref, une excellente comédie française. Une très bonne surprise. Le grand amateur de théâtre que je suis est ravi. Et c'est même mieux que Carnage (que j'avais aussi adoré). La comédie française n'a pas perdue de son mordant.