Restaurants

Par Gourmets&co

Ah ! Les petites tables de Paris… par Patrick Faus


Sassolini

Un jour viendra où l’on ne pourra plus faire rentrer un restaurant italien dans Paris. Le trop plein est proche. D’autant qu’il commence à se ressembler dangereusement les uns les autres même en tentant de jouer sur des origines régionales, d’un savoir faire d’une grand-mère hypothétique, ou d’un pizzaiolo qui fait les pizzas comme personne mais en fait comme cent cinquante autres dans la capitale. Ceci posé, le petit dernier n’est pas tout nouveau. Danilo Bianco, le patron, a ouvert, il y a quelques années, une épicerie plus que fine et proposait une très belle sélection de produits italiens. Aujourd’hui encore, daNilo continue d’attirer les amateurs éclairés de spécialités italiennes et de plats haut de gamme préparés avec talent et inspiration par sa soeur. On s’y régale de Rigatoni à l’ischitana, de légumes simplement grillés, et de la Pettola. Quelques privilégiés (peu de tables) s’y retrouvent chaque midi car Loredana ne cuisine pas le soir.
Sassolini joue sur un autre registre, plus simple, plus accessible, plus facile d’approche. Dans la salle claire et agréable, à la cuisine ouverte sur les tables nappées le soir, Danilo Bianco joue la carte conviviale à travers des plats connus et reconnus. Bel accord sur la figue avec sa Mozzarella burrata à l’huile de truffe et figues rôties au balsamique ; des pasta Bucatini all’amarticiana (tomates, oignons, piment, pancetta) cuites à l’italienne à savoir (vraiment) al dente avec une belle sauce un peu piquante… parfaite. La traditionnelle « oreille d’éléphant » ou l’Escalope de veau à la milanaise est ici tranchée bien fine (les autrichiens la tranchent un peu plus épaisse) et du coup légèrement surcuite donc un peu sèche, ce qui est assez courant avec cette recette. Le Tiramisu classico est… classique, par contre les Frutta gelato « follies diluzzi » (assortiment de 5 fruits givrés) sont originaux, uniques et fort bons pour la plupart. Pour les amateurs, la pâte à pizza est remarquable ce qui joue beaucoup sur la qualité des pizzas proposées en nombre conséquent. Une bonne petite adresse sans prétentions particulières sinon de faire plaisir, à l’ambiance « bureau » le midi, calme et plaisante le soir et le patron connaît bien les vins d’Italie. Alors…

daNilo
4, rue Corvetto
75008 Paris
Tél : 01 45 63 58 72
Ouvert le midi uniquement du lundi au vendredi
Carte : 60 € environ Sassolini
2, rue Maleville
75008 Paris
Tél : 01 45 63 20 87
Rest.sassolini@yahoo.fr
www.sassolini.com
Fermé samedi et dimanche
M° : Miromesnil
Parking : en double file le soir sans problèmes !
Pizzas : de 11 € à 29 €
Carte : 45 € environ


Le Bis

Un petit bistrot au coin de la rue… on se croirait à Paris. Le bistrot à la côte en ce moment. Normal : en général le patron est aux petits soins, l’ambiance est nature sans prétentions, la clientèle « cool » vieux bobos ou jeunes de sortie, les plats copieux et souvent pas mal fait, et les prix assez sages. Réussite assurée. Le Bis ne faillit pas à la règle. Pas un bistrot de grand chef, pas de cuisine à la mode, mais du simple, de la bonne volonté et un certain savoir faire. En cuisine, Marco Paz, dit « le crapaud », mexicain bon teint tombé amoureux de la France, d’une Française, de Paris et de la cuisine. Résultat ? Il ouvre ce sympathique bistrot au décor de film d’avant guerre (laquelle ?) : carrelage, chaises et tables en bois, banquettes rouges, miroirs et petit zinc à l’entrée. On se sent bien, le patron a le sourire, on s’attable, on ne se noue pas la serviette autour du cou mais pas loin ! Carte courte et ardoise au mur, réservée pour les menus du midi. La tendance générale est plutôt à la viande et aux charcuteries dont un sympathique Croustillant de pied de porc, salade, bien fait, moelleux et croustillant à la fois mais surtout goûteux. Le Faux-filet de boeuf (race normande sélectionné par Hugo Desnoyer en voisin) présente bien avec une cuisson parfaite comme demandée et des frites bien sur le gras mais moelleuses car coupées assez grosses. Il y a de la cuisse de canard confite, du boudin noir (recette de Christian Para), des rognons de veau et purée, du steak tartare incontournable et du pigeon rôti, purée. En dessert, des tuiles aux amandes, mangue et crème vanillé fort agréable et une mousse au chocolat fort légère et presque doucereuse réalisée avec du chocolat de chez Métro à l’origine inconnue. Pour l’instant, un bistrot parmi d’autres mais avec un charme indéfinissable qui le rend sympathique. Carte des vins en devenir, vins au verre à prix doux (4,50 €). Et puis, comment résister à une telle volonté de bien faire. À bientôt, Marco…

Le Bis
16, rue des Plantes
75014 Paris
Tél : 01 40 44 73 09
restaurantlebis@gmail.com
M° : Mouton-Duvernet
Fermé dimanche et lundi
Ateliers de dégustation de vins tous les lundis soir animés par Alexis Caraux (50 € avec grignotage)
Menus : 15,50 € (un plat) – 20,50 € (2 plats) – 24,50 € (3 plats)
Carte : 40 € environ


Le Clocher de Montmartre

Une institution. Un monument classé au parcours du combattant touristique de la Butte Montmartre. Une étape sur la longue montée vers les sommets de la Butte pour atteindre le Cœur du Sacré. D’ailleurs, si on s’y arrête on ne repart plus. D’autant que depuis peu, le bistrot est tenu par Antoine Heerah, heureux et talentueux propriétaire du Chamarré Montmartre. Une salle résolument « design », pas désagréable mais presque un peu froide, comptoir/présentoir pour choisir et pour emporter, cuisine en vue du client (incontournable pour l’instant) et service à l’image de tout ça : enjoué, décontracté mais concerné. Carte et propositions très variés, pour tous les goûts, tous les coûts, et surtout pour tous les moments de la journée. Intelligent, bien conçu, bien vu et globalement bien fait. Démarrage tranquille avec les Bâtonnets et tempuras de légumes (crus et cuits) aux trois sauces (Cantal, Cressonière, Tapenade), légèrement sur le fade malgré les sauces ; Nuggets de cochon et banane plantain, sauce gribiche aux agrumes : du monde au balcon mais l’ensemble un peu sec (surcuisson ?) ; Œufs Bénédicte copieux, mais servir peut-être la sauce Bénédicte à part ? Excellent et fort goûteux Beef noodles et ravioles qui vous réconcilie avec ce plat d’habitude une mixture très fade ; même délicieuse punition avec les Oignons de Roscoff farcis de queue de bœuf braisée au lard paysan, rustique et puissant mais diablement bon. On oublie les frites… et on se jette sauvagement sur le superbe choix de desserts d’Adrien le pâtissier dont le Saint-Honoré à la pistache, le gigantesque Paris-Brest (il le coupe en portions) ou le Gâteau au fromage blanc exotique. Pain Poujauran, et bonne proposition de vins au verre (très bon Fiefs Vendéens !) abordable. Une adresse parfaite pour le quartier qui en regorge de bien piètres, pour une dinette entre filles, une halte coupe-faim, ou plus encore pour se rassasier de quelques plats plus structurés. Antoine Heerah continue une intéressante extension du domaine de la gastronomie à Montmartre. En bien.

Le Clocher de Montmartre
10, rue Lamark
75018 Paris
Tél : 01 42 64 90 23
www.auclocherdemontmartre.fr
Ouvert 7j/7 de 12h à 22h30
M° / Lamark-Caulaincourt
Brunch le dimanche de 11h à 15h : 23 €
Club-sandwiches : 13 €
Carte : 30 € environ