Nicolas Sarkozy : nécrologie...

Par Sergeuleski

Maintenant que la défaite de Sarkozy est confirmée par la droite elle-même… pas plus tard que ce matin encore, sur France Culture, ce samedi 28 avril à 12h50, dans l’émission La Rumeur du monde de l’aveu même de Jean-Marie Colombani et de Jean-Claude Casanova qui sont à la gauche ce que les soins palliatifs sont à l'espérance de vie - on ne pourra donc pas leur reprocher d’être partisans...

Il est grand temps de dresser le portrait d’une mort politique imminente avant que tous les patrons de presse et autres éditorialistes complaisants et obséquieux (Aphatie, FOG et Duhamel en premier lieu – véritables nains du journalisme et pour certains d'entre eux... garçons de salle de la classe politique, passeurs de plats hors pair) ne découvrent chez Sarkozy des qualités et des vertus aujourd’hui encore cachées.

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Nicolas Sarkozy  né le 28 janvier 1955 à Paris, occupera successivement les fonctions de maire de Neuilly-sur-Seine, de député, de porte-parole du gouvernement, de ministre du Budget, de ministre de la Communication, de ministre de l'Intérieur, de ministre de l'Économie et des Finances et de président du conseil général des Hauts-de-Seine, président de l'UMP puis Président tout court… par effraction, à la suite d'un hold-up d’une République au réveil aussi brutal que tardif...

Car... ce n'est qu'en 2012, alors candidat à un second mandat à la tête de l'État, que Nicolas Sarkozy, président à la "Casse-toi pauv' con !" échouera lamentablement et que son départ sera fêté par une foule en liesse.

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Homme instable et agité qui n'avait pour seul bagage culturel que son ambition et comme moteur de son action, un désir de revanche : de petite taille, démarche disgracieuse, peu (ou mal) diplômé (il n'aura pas fait les Grandes Ecoles), fils d’immigré hongrois...

D’aucuns ont eu l’audace sinon la présence d'esprit, de le comparer à Richard III (1) ! Manquait plus que les meurtres et les assassinats sauvages, même si en politique, il a pratiqué le viol : celui de notre République et de l'UMP.

A son enterrement - politique s’entend -, parmi ses anciens ministres et autres faire-valoir, une seule personne était présente : un dénommé Copé de son prénom François - Jupé s’étant décommandé au dernier moment ; il s’était vomi dessus -, car tous les autres l’avaient abandonné dès le lendemain de sa défaite, et tous niaient l’avoir servi ou soutenu sinon sous la contrainte ; volte-face à l’image d’un quinquennat sous l’influence de la lâcheté et d’un opportunisme arriviste sans foi ni loi.  

Président Rolex, aussi nommé le mal-président, sa contribution la plus notable, son œuvre... l’ouverture de la droite de gouvernement au Front National ; en d’autres termes, on doit à cet homme sans retenue, privé de culture politique et de sens de l'Histoire, et pour lequel la fin justifiait les moyens, d'avoir livré une droite sortie tout droit du Conseil national de la résistance aux chacals et aux hyènes de la politique (les cadres du FN, pour ne pas les nommer) ainsi qu’à des individus sans assise ni colonne vertébrale (J-L Borloo), coquilles vides qui n'ont que leur arrivisme à nous opposer (Rama Yade, Dati), et d'autres encore situés soi-disant au centre - centre introuvable ; hurluberlus ambitieux mais sans moyen, ni tactique, ni stratégie digne de ce nom excepté celle de l'échec (Bayrou en chef de file)...

Responsabilité qui, face à l’Histoire, ne manquera pas d’en inspirer plus d’un et dont cet énergumène sans héritage qui n'aura rien laissé ni rien légué de profitable à une France que l'on aurait souhaité forte et unie, devra porter le fardeau comme une tortue sa carapace, sans doute jusqu’à son ultime conséquence et sa dernière demeure...

Ce qui nous promet une longue marche funèbre, lente, une procession sans fin et sans espoir de rédemption pour l'un et sans consolation pour tous les autres.

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1 - "...But I, that am not shaped for sportive tricks,
Nor made to court an amorous looking-glass;
I, that am rudely stamp'd, and want love's majesty
To strut before a wanton ambling nymph;
I, that am curtail'd of this fair proportion,
Cheated of feature by dissembling nature,
Deformed, unfinish'd, sent before my time
Into this breathing world, scarce half made up,
And that so lamely and unfashionable
That dogs bark at me as I halt by them;
Why, I, in this weak piping time of peace,
Have no delight to pass away the time,
Unless to spy my shadow in the sun
And descant on mine own deformity:
And therefore, since I cannot prove a lover,
To entertain these fair well-spoken days,
I am determined to prove a villain..."

― Richard III - Acte 1 - Scène 1 William Shakespeare