Valeurs

Publié le 04 mai 2012 par Adamantane

Le mot valeur a un sens - et même plusieurs - en économie. Il en a aussi un en éthique. La décision de François Bayrou, prise et diffusée en faisant référence aux valeurs, est assez exceptionnelle au sein de la classe politique pour avoir à mes yeux...valeur...d'exemple de lberté constructive et de largeur de vue.

Que vient-il en effet de faire d'autre que de choisir, non pas un camp auquel s'inféoder, mais l'adversaire économique à combattre ? En effet, les convictions de François Bayrou, qu'il s'agisse de l'analyse des faits que des meilleurs remèdes à apporter à une situation de crise, sont objectivement peu compatibles avec celles de François Hollande, alors que celles qu'affiche Monsieur c'est-pas-d'ma-faute sont bien plus proches des siennes.

Alors, pourquoi cette apparente incohérence entre la vision économique et la vision sociétale ?

Au nom des valeurs.

Il y a quelque chose de la vertu Romaine, plus encore que du réalisme politique, dans la manifestation d'une telle préférence : plutôt un franc adversaire honnête, même si assez roué pour savoir survivre dans le marigot politique,  qu'un allié potentiel englué dans les combines financières, les mensonges assourdissants, les trahisons opportunistes. Dont cette trahison suprême à l'idéal laïc et républicain qu'est le déclenchement des ressorts de la peur du basané, de l'égoïsme de clocheton hexagonal, de l'exaltation de l'intransigeance intégriste.

Au nom des valeurs.

Il est dommage que la confusion entre gouvernement du peuple par le peuple et scrutin bestialement majoritaire demeure inscrite dans notre constitution comme principe intangible. Non, la démocratie ne peut pas se limiter à la tyrannie d'une majorité temporaire et volatilement responsable. Mais dans la mesure où la seule manière légalement offerte au citoyen pour avoir un peu d'influence sur le choix des décisionnaires, hormis les circonstances exceptionnelles que serait une dictature installée par la force, qui libèrerait le recours au devoir de résistance et à ses conséquences pratiques, est cette élection majoritaire, alors usons-en.

Au nom des valeurs.

Nous avons l'opportunité d'éliminer un président qui, s'il ne peut être tenu pour responsable de la situation mondiale, même s'il a eu sur elle un pouvoir d'influence que peu d'hommes peuvent avoir, du fait du poids de l'élément France dans le système Monde, est en revanche entièrement responsable, et dieu sait s'il s'en vante,  de sa conception paranoïaque de la gouvernance, de son style égotique de management, de sa gloutonnerie de dorures, de pouvoir et d'infaillibilité.

Au nom des valeurs...

...donnons-lui le droit à une juste mise à la retraite...N'instruisons pas non plus son procès, nous avons mieux et plus urgent à faire. Et son élimination par les voies légales sera pour lui un contact assez rude avec la réalité de la france qui se lève tôt, même si le travail manque à certains endroits, pour le pousser à réfléchir sur la vanité de la notoriété acquise par des voies parfois assez tortueuses.

L'heure du changement, je l'espère, sonne à la Rolex du capitaine [1] en fin de carrière...

Crédits : Le dessin qui illustre ce billet d'humeur (tout de même...) m'a été confié par mon ami Jean-François Batellier. Jean-François Batellier a choisi d'agir par le dessin politique. Normal, pour un ancien d'un Institut d'Etudes Politiques...Et ce choix remonte à longtemps. Si vous n'avez jamais eu l'occasion de le lire dans le texte, vous pouvez dans un premier temps aller visiter son site. Puis passer commande de ses albums. Mieux encore, souscrire au prochain à paraître.

[1] Allusion évidente aux traditions du Carré des officiers de la Royale...