Photopoésie.

Par Ananda

APOCALYPSE

Carcasses rompues, membres courbatus et gourds

nous voici rencognés sur un balcon obscur

parmi les pilotis moitié déchiquetés

entre lesquels les horizons à sang, à feu

rougeoient en une forêt de sombres vermeils ;

nous palpitons ainsi, pareils à des tumeurs

comme réduits à pâte mal dégrossie,

toujours à mi chemin entre veille et sommeil

accoudés au vide et à ses grands lacs laqués

qui sont autant de glacis glacés et sanglants ;

nous voudrions nous lever, recouvrer nos sens

mais la fin des temps et des espaces

nous cerne !

Photo et texte : Patricia Laranco.