Au Théâtre 13, Venise et Goldoni aux couleurs des 50's... Une réussite !

Publié le 06 mai 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Voici un Goldoni qui devrait réjouir nombre de spectateurs. Aussi drôles que cruels, ces "Cancans" bénéficient d'une traduction moderne et enlevée de Dorine Hollier ainsi que d'une mise en scène au cordeau signée Stéphane Cottin, réunissant sur le plateau pas moins de douze comédiens qui s'en donnent à coeur joie.

Chechinna et Beppo sont amoureux, et leurs familles s'apprêtent à les marier. Mais voilà que la rumeur vénitienne vient briser ce projet d'union, faisant courir le bruit que Chechinna ne serait pas la fille de son père... Peut-être même une bâtarde. Dans ces conditions, impossible pour Beppo d'épouser celle qu'il aime, ignorant si son ascendance est digne de son rang. Après moultes péripéties et une happy end, nos protagonistes conclueront qu'il faut toujours se tenir à bonne distance des cancans, des "on dit", potentiellement terriblement destructeurs...

Goldoni nous offre ici des personnages et des situations savoureux. Entre autres une belle brochette de comères ne pouvant se retenir de colporter, à la vitesse de l'éclair et avec un plaisir non feint, médisances et ragots, faisant d'incessants allers-retours  dans toute la ville. Ses propos sur l'importance du paraître et l'intolérable mélange des classes à l'époque ne sont par ailleurs pas sans une certaine résonnance aujourd'hui. Vive, piquante, concise, la pièce est excellente. 

Nous l'évoquions en titre, Stéphane Cottin a choisi de propulser l'intrigue dans les années 50. Une transposition qui, à l'image de la traduction, dépoussière et fait du bien. Il soigne jusque dans les moindres détails (costumes, décors...) une reconstitution pré-yéyés délicieuse. Quelques chorégraphies drolatiques (parfaitement réglées) et une chanson irrésistible viennent achever sa peinture d'une époque légère et insouciante dont le but est aussi d'évoquer l'Italie Fellinienne. C'est réussi. La limpidité, la fluidité de son travail, aidée d'une épatante scénographie permettant de transformer l'espace en quelques secondes, sa direction d'acteurs précise et sans fioriture, convainquent et séduisent sans réserve.

L'ensemble de la distribution fait preuve de justesse et de sincérité dans le jeu. Ces douze comédiens forment une bien jolie troupe, homogène, au plaisir de jeu communicatif.

Tous au théâtre 13 !

Réservez vos places en cliquant ci-contre : 

Photos : Bruno Perroud