L'enfant d'en haut d'Ursula Meier

Par Catherine93

La symbolique est évidente mais ne pèse pas des tonnes dans ce beau film épuré d'Ursula Meier. Aucun pathos indécent mais le constat d'une misère à la fois morale et affective chez les deux protagonistes.

Simon est un as du larcin. Il emprunte chaque jour la télécabine qui le conduit en haut, dans une station de ski huppée où il vole tout ce qui permet, à lui et à sa soeur, de survivre. C'est un gosse débrouillard mais en même temps fragile et exsangue affectivement. Une Anglaise, sobrement interprétée par Gilliam Anderson, en fera les frais. Il est le petit homme de la maison, de cet appartement au milieu de nulle part, en bas, dans une Suisse embourbée dans la misère et la gadoue, où les enfants semblent sans parents. Le temps y est gris. Louise, la soeur, est à la dérive, s'accroche à lui; les hommes ne s'accrochent pas à elle... Chaque jour, la pitance est assurée par les vols, la débrouillardise de Simon jusqu'au jour où ça tourne mal.

Louise et Simon se déchirent, se repoussent car entre eux, un lourd secret. Elle lui tient des propos cruels. Pourtant, à la fin, les deux télécabines se croisent et eux se retrouvent.