Young adult (vost)

Par Clemiclem

Mardi 8 mai, direction l'Utopia, l'un des derniers cinémas indépendants de cette bonne vieille cité bordelaise. Le café y est bio, les tickets old-school et la programmation éclectique bien que le film démarre sur le générique de la Paramount...pas très indé tout ça mais bon faut bien manger! Qui plus est l'Utopia est le seul ciné qui diffuse encore Young Adult pour une poignée de cinéphiles qui n'ont pas pu se rendre en salle jusqu'ici. J'avais décidé d'y aller pour la dernière, un jour férié en plus. Visiblement je ne suis pas le seul à avoir eu la même idée puisque la salle est bien remplie. En bonus j'ai même droit au clone de Darth Vador dont la respiration haletante est bien partie pour me gâcher la moitié du film...soit!
Young adult est le troisième opus de Jason Reitman, un fils à papa bien décidé à remporter le combat des générations. A son actif, Thank you for smoking, Juno ou encore in the air. Côté paternel on trouve des films comme Jumeaux, président d'un jour ou un flic à la maternelle...vainqueur par KO! Dans son dernier film, Reitman Jr s'attaque à ce combat des générations qui refusent de glisser dans la caste supérieure de l'âge. Mavis Gary fait justement parti de ces éternels ados qui finissent sans s'en rendre compte par devenir pathétiques. Elle qui a quitté le fin fond du Minnesota pour devenir nègre d'une série littéraire dédiée aux ados en sait quelque chose. Job impersonnel, appartement miteux, façade artificielle (et là je ne parle pas de l'immobilier), Mavis trouve refuge dans la nostalgie et particulièrement avec Buddy Slade qu'elle tient coûte que coûte à reconquérir bien qu'il soit marié et jeune père. Ce combat là n'est pas gagné...
On trouve dans young adult les ingrédients qui ont fait le succès des précédents films de Reitman. Une photographie impeccable, une star qui n'hésite pas à casser son image pour paraître sous son plus mauvais jour et des thématiques comme la solitude, le retour aux sources et le temps qui nous file entre les doigts. Et sachant tout ça j'ai quand même eu du mal à m’approprier cette histoire et m'attacher au personnage interprété par Charlize Theron. La pauvre a beau faire tous les efforts du monde, je ne me serai jamais laissé convaincre autant qu'avec un George Clooney en serial licencieur! Elle a beau se mettre à nu au sens propre comme au sens figuré, on n'y croit pas vraiment. Son histoire vaut pourtant la peine d'être racontée et partagée avec de vieux compagnons de route comme Matt Freehauf l'ancien pestiféré du lycée qui devient soudainement conseiller conjugal de l'ancienne coqueluche du bahut.  
Vous l'aurez compris j'en ressors un peu déçu. J'en attendais certainement plus d'un réalisateur qui avait toutes les cartes en main pour perpétuer une filmographie impeccable jusqu'ici. Au fond, peut être est-ce tout simplement moi qui refuse de le voir grandir et évoluer vers d'autres horizons. J'en viendrai presque à me demander qui de Charlize Theron ou moi est le plus névrosé ancré dans son éternelle nostalgie...je préfère ne pas m'y attarder! 
Extrait musical : Teenage Fanclub - The Concept