Clermont-Ferrand: le "Centre nouveau" est né hier, c'est ... Serge Godard!

Publié le 17 mars 2008 par Jean Noël Delorme
Serge Godard vient de gagner les élections municipales à Clermont-Ferrand et a réussi son pari: Passer la barre des 50% au second tour.


 Il n'a y a pas lieu d’ergoter, le résultat est là, sans contestation possible.
Ce résultat va lui permettre de gouverner seul sans être contraint de s'allier avec qui que soit (du moins en dehors de son équipe, quelque peu hétéroclite), néanmoins il se trouve confronté à un nouveau cas de figure, en matière de gouvernance socialiste; Il va lui falloir compter avec deux fortes oppositions: à sa droite Anne Courtillé avec 22,32%  d'électorat et à sa gauche Alain Laffont avec 15,34%.
Personne n'imagine qu'il y ait à Clermont-Ferrand 15,34% de la population qui soit communiste révolutionnaire, avec un couteau entre les dents prêts à égorger le bourgeois à chaque coin de rue...En réalité le score d'Alain Laffont représente la gauche traditionnelle qui ne se reconnait plus dans l'équipe actuelle du PS; et, de fait, Serge Godard se trouve installé en position de centriste, nous dirons de social-démocrate-libéral, place qu'ambitionnait de prendre Michel Fanget avant son explosion en plein vol.

Les séances du nouveau Conseil Municipal nous promettent de belles empoignades verbales et ce sera très bien pour l’expression démocratique.

A Clermont-Ferrand, ce lundi matin, on doit avoir la gueule de bois au Modem et je plains surtout les nouveaux militants et électeurs du parti de François Bayrou qui doivent ressentir vivement le sentiment d’avoir été les dindons de la farce.

Anne Courtillé, elle, a fait mieux que sauver les meubles. Elle a su fédérer et se battre! Dans un contexte national défavorable, qui voit déferler un véritable raz de marée de gauche, elle a réussi à renforcer son score du premier tour en passant de 20 à 22%

Les pourparlers avortés de la semaine dernière ont eu au moins le mérite de regrouper toutes les forces de droite et du centre autour d’elle.

En effet la stratégie de Michel Fanget, à l’instar de celle du Modem n’a pas paru claire du tout et s’est avérée inopérante face à un Serge Godard à l’aise dans ses 49,8% ; et ses propos acerbes à l’égard de Brice Hortefeux et d’Anne Courtillé n’ont guère contribué à mettre de l’huile dans les rouages. Sa façon inélégante de faire faire antichambre à Anne Courtillé qui venait tenter de encore une fois, entre les deux tours, de lui tendre la main, pendant qu’il négociait désespérément avec Serge Godard aura été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase : ses électeurs, l’électorat clermontois n’ont pas apprécié…

Exit donc, les prétentions du Modem, à Clermont-Ferrand…

Une page est en train de se tourner … un tournant historique qui va voir envoyés aux oubliettes les miasmes des habitudes du passé. 

De nouvelles têtes vont se lever, se relèvent déjà, moins pusillanimes que la génération de l’ère post-VGE.

Pusillanimes, oui, bien sur, hormis Anne Courtillé, qui  elle, au moins, n’a pas peur de son ombre et est allée « au taf », courageusement quand il a fallu y aller.

Je suis persuadé que beaucoup des « jeunes » qui se sont lancés à l’attaque des bastions réputés imprenables vont se revoir, réfléchir ensemble et … prier les éléphants du passé et de la discorde de bien vouloir rejoindre, bon gré mal gré, leur cimetière.

Alors oui, tout sera possible à Clermont-Ferrand !