Implants dentaires avec peu d'os : une première

Publié le 09 mai 2012 par Estelle36

Dernière modification le 09-05-2012

Estelle Vereeck, Docteur en chirurgie-dentaire, auteur d'ouvrages sur les dents parus aux éditions Luigi Castelli

Poser un implant ou des implants dentaires avec peu d'os représente un défi pour l'implantologue, autant qu'un problème technique parfois insurmontable. En effet, la présence d'un volume osseux faible limite la pose d'implants. On a alors le choix entre deux solutions : soit recourir à l'implantologie basale, technique très invasive qui étend les ancrages osseux aux structures de la base du crâne, soit passer par une greffe osseuse préalable, selon le cas autogène (le donneur est le patient lui-même) ou bien allogène (le donneur n'est pas le patient).
Implants dentaires : créer de l'os par activation ostéogénique
Une troisième solution qui vient d'être expérimentée avec succès à la polyclinique Saint-Jean de Cagnes-sur-Mer, consiste à stimuler par activation ostéogénique la production d'un cal osseux au niveau des mâchoires à partir de cellules souches. Ce cal osseux reçoit ensuite les implants, sans qu'il soit nécessaire de recourir à une greffe.
Implants dentaires avec peu d'os : une première chez un patient atteint d'agénésie totale
Présentée lors du congrès Euro Implanto Nice 2012, cette technique a permis de redonner des dents à un jeune patient édenté total souffrant d'une maladie génétique rare, une dysplasie ectodermique avec agénésie totale. Ce jeune Niçois est le premier patient au monde atteint de ce type d'agénésie à avoir pu bénéficier de la pose d'implants dentaires aux deux mâchoires avec dents fixes immédiates. Enseignées dans le cadre du Diplôme d'implantologie basale de l'Université de Nice, ces techniques de préparation ostéogénique préimplantaires sont sans nul doute l'avenir de l'implantologie.
Implants dentaires : impact psychologique
Reste au jeune patient à s'habituer à fonctionner avec ses nouvelles dents et à accepter leur présence dans sa bouche, ce qui est moins évident qu'il y paraît pour une personne restée longtemps édentée. En effet, la présence de dents entraîne des modifications du positionnement et du fonctionnement de la langue corrélées à des modifications du schéma corporel et psychologique. Ces transformations qui ont lieu spontanément lorsque l'enfant est en croissance, ne sont pas toujours bien acceptées chez un adulte qui s'est habitué à fonctionner longtemps sans dents. Un système de prothèse fixe prenant appui sur des implants dentaires peut générer des angoisses et une réaction psychologique de rejet. Il est nécessaire de prendre le temps d'apprivoiser la prothèse et les implants. Pour cela, que l'on soit atteint d'une agénésie unitaire (une dent manquante) ou bien d'agénésies multiples (plusieurs dents manquantes) il est utile de s'intéresser au sens des dents à remplacer.
 

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