Des trucs payants

Publié le 14 mai 2012 par La Bienveillante @Ema_Dellorto

J'ai consommé. 

J'avais dit que le plaisir reviendrait et, vulgairement, il s'est traduit chez moi par des achats.

Des choses mises bout à bout qui, sans tout à fait révolutionner ma personne et ses habitudes de vie, lui procurent un sentiment de renouveau.

Je promène désormais mon ordinateur de Comités de Direction en Comité de Pilotage dans un cabas élégant, Prada-like, Miu Miu-like, une griffe italienne luxueuse-like.

Si vous n'aimez pas rêver, il est fabriqué et vendu par le magasin Printemps et comme il a eu peu de succès, en déduirons-nous, le directeur de l'enseigne a réduit de 40% son prix ainsi en alignant 3 billets de 10 euros sur le comptoir de la caisse on pouvait repartir avec.

Après, je suis remontée de la main au poignet, ce n'était même pas un choix délibéré, une suite logique, m'étant rendue chez COS j'ai pris ça. "T'as pris quoi chez COS ?", "Oh, un bracelet". Des gens ont la même démarche chez Chanel, ils prennent un truc, en passant, chez Chanel, mais je suis de gauche donc peut-être que COS est le Chanel des gens de gauche ?

Ca coûtait 5 euros de moins que le cabas, une somme qui commençait à grimper mais comme on ne peut pas additionner des cabas Printemps avec des bracelets COS le résultat final nous demeure inconnu.

Je veux me récompenser d'avoir oeuvré pour le droit des immigrés par ces billets percutants qui ont ébranlé la conscience de nombre de racistes.

Du rouge donc. Qui tâche pas. A savoir l'invention REVOLUTIONNAIRE pour les lèvres d'YSL.

Le vernis à lèvres.

Je n'ai pas chronométré sa tenue, néanmoins. Est-ce qu'il est plus efficace qu'un bâton de Nivéa bien carrossé ?

...

Je le mets, je machouille pas, je pince pas les lèvres, je m'accorde une cigarette, je prends le 7h07 pour Cherbourg, m'endors, à 10h, à l'arrivée, il n'en reste plus mais on n'en tire pas de conclusion hâtive, c'est beaucoup d'évènements pour un vernis à lèvres.

Il est orange. Corail. C'est un pur couture. Brique clair. Formellement, orange de Chine. Qui s'en souciera ?

Pas bégueule, j'ai aussi craqué sur des choses déjà portées, dégueulassées par d'autres pieds que les mains lors du vide-grenier annuel de la rue de Bretagne. Ca, c'était 3 euros, c'est abimé, c'est le juste prix, on félicite la vendeuse pour sa clairvoyance. AU pire, celle-là, elle aura voté Bayrou.

Tout ça est très beau. Très réconfortant.