Quelles solutions techniques ?
Face à cette succession de disparitions dramatiques, la Ville ne veut surtout pas laisser penser qu’elle est inactive ou qu’elle n’a pas su encadrer les comportements festifs excessifs de ses jeunes. Vendredi, Alain Juppé organisait une conférence de presse pour rappeler le détail des mesures prises pour limiter les risques, ainsi que la politique de prévention initiée «depuis longtemps» par la municipalité contre la sur-alcoolisation des jeunes. Notamment la mise en place des TAF (tendances alternatives festives), équipes de jeunes volontaires qui vont à la rencontre des fêtards le soir pour les mettre en garde. «La priorité est donnée depuis toujours à la prévention dans cette ville, affirme l’adjointe Véronique Fayet. Il n’est pas question de tomber dans la prohibition malgré ces événements malheureux.» Elle souligne le travail de réflexion mené en commun avec d’autres villes, envisage la possibilité d’animer plus les espaces publics, car «quand les jeunes sont occupés paisiblement, ils boivent moins». Parallèlement, la répression a été accentuée. La préfecture a réduit les heures d’ouverture des épiceries de nuit, les sanctions ont été alourdies, les patrouilles sont renforcées pour faire respecter l’interdiction de consommer de l’alcool sur la voie publique...
Que faire de plus face à ce phénomène qui, estime le maire, «n’est pas Bordelais, (mais) national, européen, même mondial», même si, «à Bordeaux, il y a la présence du fleuve, ce qui rend les choses plus dangereuses» ? Si ses services sont «extrêmement mobilisés», Alain Juppé affiche sa volonté de doser correctement les réponses apportées. Ainsi, des barrières seront mises en place aux abords des péniches des Bassins à flot même si, souligne-t-il avec humeur, «je ne connais aucun port du monde où les quais soient barriérés». En revanche, pas question de multiplier les caméras de surveillance (déjà présentes) ou de rehausser les garde-corps des quais de la Garonne. Certains suggèrent de les reculer jusqu’à l’aplomb du quai pour éviter la tentation de les escalader pour aller soulager un besoin naturel (une cause de chute bien connue). Déjà envisagée à l’origine, la question sera de nouveau étudiée promet Alain Juppé mais «pour cela, il faudrait enlever les bittes d’amarrage, c’est-à-dire déconstruire le quai». Une perspective radicale difficile à imaginer pour le maire face à un comportement excessif et irresponsable qui le dépasse. Vendredi, il a une nouvelle fois lancé un appel aux familles. «On fait tout ce qu’on peut, mais c’est aussi à elles de sensibiliser les jeunes.» • S. Lemaire
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